50e anniversaire de JBM

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Le Portage, 12 mars 1964

Le 12 mars 1964, le journal local Le Portage publiait un supplément d’informations entièrement consacré à la première école régionale du comté de L’Assomption.

 

Ainsi, on peut y lire: «Notre cafétéria? Un carrousel spacieux! En effet, c’est une immense rotonde mesurant cent pieds de diamètre, au milieu de laquelle se dresse une imposante colonne en pierre des champs, sorte de pivot immobilisé qui soutient le toit en même temps qu’il camoufle la cheminée de chauffage central. Rien de plus fonctionnel et d’esthétique à la fois.»

 

Vous l’aurez deviné: l’emplacement de ce qui est aujourd’hui la bibliothèque était jadis celui de la cafétéria!

 

Consultez l’intégralité de ce document d’archives via le lien ci-dessous.

 Le Portage, 12 mars 1964

JBM en quatre temps

D’aucuns ont déjà écrit que le peuple québécois est un peuple sans histoire et sans archives. Certaines institutions possèdent cependant leur petite histoire et l’école Jean-Baptiste-Meilleur en fait partie. Pendant ces cinquante années, beaucoup d’événements se sont déroulés dans cette école. Beaucoup d’éducateurs et d’éducatrices ont contribué à la formation générale des élèves. Il n’est pas de mon mandat de vous relater les moments riches qui se sont produits au cours de ces cinquante dernières années. Je vais plutôt vous décrire succinctement l’aspect physique de l’école en 1963, le genre d’encadrement, la pédagogie, l’administration ainsi que la gestion qui existaient à cette époque.
Yvon Doucet, enseignant retraité

L’aspect physique de l’école en 1963

Le 3 mai 1961 naissait la Commission scolaire régionale Le Gardeur. En septembre 1963, l’école régionale Jean-Baptiste-Meilleur recevait ses lettres de noblesse. Dix ans plus tard, elle devenait une polyvalente. Aujourd’hui, elle est redevenue une école secondaire. Notons qu’un trait d’union est apparu entre Baptiste et Meilleur. Quelques bonnes gens l’omettent cependant, croyant probablement s’adresser au médecin qui portait ce nom. Ce sont ces petites subtilités de la langue française qui la rendent si délicieuse. En 1963, le numéro civique était absent, le 777 est apparu plus tard.

 

Décrivons un peu la disposition et l’agencement des murs de l’école en 1963. Quatre ailes étaient existantes. Elles étaient nommées A, B, C et D. L’aile A était réservée à l’administration. Les garçons étaient confinés de façon virile dans l’aile B. Les filles occupaient l’aile C en toute féminité. Que d’émois entre les deux ailes ! Quelques philosophes de l’éducation avançaient que les atouts et les atours des filles perturbaient la quiétude intellectuelle des garçons. La mixité des groupes est apparue quelques années plus tard. Au niveau 200, aux extrémités des ailes B et C, se situaient les gymnases. Au niveau 100, l’aile C se terminait avec un préau. Un bâtiment séparé était réservé aux religieuses Les Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM). La résidence fut annexée à l’école quelques années plus tard.

 

La cantine (cafétéria) était située à la médiathèque actuelle. La nourriture est devenue intellectuelle. L’hiver, il y avait une patinoire extérieure, côté ouest de l’école. Dans l’aile C, il y avait une salle où on y chaussait les patins. Nous apprîmes aussi, quelle surprise, qu’il y avait à l’origine un emplacement pour une salle de quilles dans l’aile C, niveau 100 ; ce projet fut délaissé car la population étudiante augmentait très rapidement.

 

Quand on entre dans l’école par la porte principale en avant, on remarque une plaque de bronze. Eh bien ! Cette dernière fut fabriquée à Trois-Rivières chez Miller&Brass. De plus, M. Jean-Claude Desaulniers, enseignant retraité de l’école, fut un de ceux qui la martelèrent vigoureusement. Curieux d’en connaître un peu plus sur le destinataire, Jean-Claude prit la décision de suivre la plaque pour la contempler régulièrement. Jean-Claude fut aussi le principal responsable de la plantation d’arbres qui encerclent l’école. Ces arbres, aujourd’hui matures créent un environnement de plus en plus sain.

 

En 1963, on ne batifolait pas à JBM

Dans le premier article, je mentionnais que la cafétéria était située à la médiathèque actuelle. Au cours de ma cueillette de données, quelle fut ma surprise d’apprendre que la bibliothèque occupait l’aile « A », deuxième étage à cette époque ! Eh oui ! La littérature a précédé les directions d’école. On peut sûrement avancer que le verbe est maintenant remplacé par la grâce et la finesse. L’évolution s’est faite même chez les directions de notre école. Plusieurs femmes ont travaillé au poste de direction de l’école ou comme adjointes à la direction avec compétence et élégance.

 

J’ai l’intention de vous présenter quelques clichés, quelques diapositives sur la vie en général à Jean-Baptiste-Meilleur durant les années 1963 et 1964.

 

Un règlement éveillant la curiosité fut celui portant sur la tenue vestimentaire. Ce règlement est apparu en même temps que la mini-jupe.

 

Les élèves seront toujours propres sur eux-mêmes.

Garçons

  • Le jeune homme se présente aux cours en tenue de ville : veston et pantalon de coupe régulière, chemise et cravate ou chemise à col roulé, chaussures régulières.
  • Sont interdits à l’école : « jeans », « pattes d’éléphant », bottillons, souliers ferrés, port de la barbe, favoris excessifs et cheveux longs.

Filles

  • Les jeunes filles se présentent aux cours vêtues simplement, avec distinction et goût.
  • La mini-jupe (3 pouces au-dessus du genou), la jupe-culotte, les blouses, robes ou chandails sans un bout de manche sont interdits.
  • La jeune fille veille à la propreté de ses cheveux et choisit une coiffure qui convient à sa personnalité.
  • Pour les jeunes filles, on suggère le port de la jupe grise, de la blouse blanche et du blazer marine.

 

Le règlement sur la mini-jupe portait à confusion. Certains membres de la direction veillaient personnellement avec leur verge (j’entrevois votre risorius : la verge fut remplacée par le mètre) à ce que le bas de la jupe ne soit pas au-dessus de la rotule. Le genou devait être couvert.

 

En 1963, les élèves pénétraient en rang à la cafétéria qui était séparée en deux parties. Quand on entre, la droite était occupée par les garçons, la gauche était occupée par les filles. Il en était ainsi de la cour de récréation. La promiscuité se devait d’être restreinte. Point n’était question de batifoler ou de lutiner en pensées, en paroles et en gestes. Il va de soi que le mur séparant garçons et filles n’était que psychologique.

 

En septembre 1963, les enseignants entraient à l’école par la porte adjacente en avant. Puis ils devaient enregistrer leur présence à l’horodateur. C’est un appareil dans lequel on insérait une carte et l’heure s’enregistrait. L’enseignant en retard subissait une réprimande du directeur général des études. Notons que quelques futés ont à l’occasion accidentellement poinçonné la carte d’un autre. L’horodateur n’a pas fait long feu. C’était l’époque où la présence était obligatoire à l’école. Si on quittait l’école pour le dîner, il fallait le signaler. Le local où était situé l’appareil enregistreur se situait près de l’entrée principale.

 

Le premier automne à JBM fut légèrement vaseux. Les personnels devaient stationner leur véhicule en bas de la côte sur le boulevard Iberville. L’environnement immédiat de l’école était quelque peu aqueux. Une piscine était prévue, mais ne vit pas le jour. La pompe principale fut conservée pendant un certain temps.

 

Les hommes enseignaient aux garçons ; les femmes enseignaient aux filles. Un homme pouvait enseigner aux filles s’il avait 25 ans révolus. Il y avait quelquefois dérogation à cette obligation. Au nom de l’enseignant n’ayant pas 25 ans, la direction générale obtenait de l’évêque du diocèse une autorisation spéciale. Ce fut le cas principalement pour l’enseignement des mathématiques et de l’anglais. Les enseignants concernés avaient sûrement reçu le bon Dieu sans confession.

 

L’époque où on parlait latin à JBM

Parlons un peu de pédagogie maintenant. Les cours offerts étaient diversifiés. En effet, plusieurs options s’offraient. Il y avait le cours général, le cours scientifique, le cours commercial, le cours classique et le soir, les cours pour adultes.

 

En 8e année, les groupes s’échelonnaient de 801 à 810 et plus. Il en était ainsi de la 9e année. Les options sciences-lettres et sciences-mathématiques étaient offertes pour les 10e et 11e années. Le cours commercial était offert en 10e, 11e, et 12e années. Quant à lui, le cours classique s’offrait d’Éléments latins à Versification. C’était l’époque où un élève pouvait se faire dire ceci : « Quousque, tandem, puer, abutere patienta nostra ». Phrase classique et révolue. « Ad majorem Dei gloriam. »

 

En 11e année sciences-mathématiques, un professeur devait enseigner avec quatre volumes : un en algèbre, un en trigonométrie, un en géométrie analytique et un en géométrie plane. Quelques années plus tard, des situations incongrues sont apparues. Un professeur de mathématiques pouvait enseigner pendant toute l’année l’algèbre alors qu’un autre enseignait la géométrie. Cet aménagement interne fut délaissé. Un cours d’éducation civique était offert par un professeur qui devint plus tard principal à J.-B.-M.. Les autres cours offerts étaient l’équivalent de ce qu’on offre aujourd’hui.

 

Les principales activités des élèves étaient les suivantes :

Chez les garçons : journal de l’école, théâtre, J.E.C., ciné-club, art oratoire, club des jeunes scientifiques, chant pour chorale, musique, photographie et sports.

Chez les filles : art dramatique, arts plastiques, ciné-club, folklore, astronomie, J.E.C., tapisserie à l’aiguille, fabrication de poupées, figurines en plâtre, Croix-Rouge, service missionnaire des jeunes et sports.

 

L’école jusqu’à 21 h à JBM

Une des premières propositions portant sur le principe de l’alternance à l’école suggérait que les cours du 2e cycle se terminent vers les 21 h. Voici un texte que le syndicat avait fait parvenir aux parents : « Si l’école termine ses cours vers les 21 h, quand nos grands garçons auront-ils l’occasion de rencontrer leur père ? Et pourtant, ces garçons sont à l’âge où ils doivent réaliser l’identification avec leur père. Cet horaire projeté par la Commission scolaire pèche donc gravement contre les impératifs de la nature des adolescents. Et les filles ! Comment pourront-elles forger l’image de leur prince charmant si elles ne voient leur père qu’au cours de la fin de semaine ? »

 

Le double horaire a vu le jour jusqu’à la construction de l’école Paul-Arseneau en 1973. Mentionnons qu’en 1971 et 1972, il y eut un triple horaire à l’école. À ses débuts, l’école Jean-Baptiste-Meilleur constituait une entité syndicale. Les membres étaient jeunes et le syndicalisme dans l’éducation était jeune aussi. En 1965-1966, le syndicat local fut un des premiers et un des rares syndicats de la province à faire une longue grève pour revendiquer et conserver certains droits et privilèges. Les pionniers syndicaux méritent notre respect et nos remerciements.

 

En décembre 1963, il existait un manuel de procédures détaillées en quatre chapitres :

  1. Achats
  2. Étude du travail et méthodes
  3. Équipement
  4. Dossier des élèves

 

Certains paragraphes ont éveillé ma curiosité, je les soumets à votre attention. Ces procédures s’adressaient aux employés de soutien et aux enseignants.

 

« Le secret le plus absolu est de rigueur. Il est absolument défendu d’apporter à l’extérieur les registres de la Commission scolaire, rapports ou autres documents. Toute information relativement à l’administration de la Commission scolaire est strictement confidentielle entre son personnel et celle-ci.

 

Conduite dans le bureau

Éviter les discussions tapageuses, politiques ou religieuses et même les conversations oiseuses. La lecture, le tricotage, la radio et autres passe-temps sont interdits durant les heures de bureau, car ceci distrait l’attention exigée par un travail sérieux.

 

Conduite générale

Hommes : Le port du veston ou de la vareuse est de rigueur durant les cours.

Femmes : La toilette des femmes doit être sobre et si possible classique. La chevelure bien coiffée et le maquillage léger sont dans l’ordre.

 

Travaux

Le temps libre, s’il y a lieu, doit être employé à classer la correspondance ou à s’intéresser à des choses en lien avec son travail.

 

Besoins d’équipement

Si les professeurs ont besoin d’équipement, ils devront s’adresser au secrétaire administratif ou à la personne désignée à cette fin aux heures indiquées. La personne désignée, surnommée monsieur Oxydol veillait au grain et aux sous.

 

Préparation de classe

Chaque professeur prépare sa classe avec beaucoup de soin. Cette préparation doit être conservée dans un cahier spécial que la direction doit signer périodiquement. Nous acceptons une préparation hebdomadaire. Nous commençons les cours par une courte prière.

 

Il y avait aussi un texte portant sur différentes positions (sic). Ouf ! Ces positions étaient celles des directions d’écoles et des études. Il ne faut pas voir la lubricité partout !

 

Je termine ici cette présentation de « diapositives ». Notons qu’un film fut réalisé en 1964. Certaines personnes ont eu la possibilité de le visionner. J’ose espérer que mes calembredaines vous ont fait sourire à l’occasion. Ce petit retour dans le temps portait essentiellement sur les premiers pas d’une école secondaire en 1963. D’autres pourraient prendre la plume et nous dévoiler certains faits marquants qui se sont déroulés pendant les cinquante ans de sa vie.

 

J’ai eu du plaisir à glaner ici et là les fleurs de la réminiscence. Je remercie toutes les personnes qui m’ont fourni de la documentation et des informations écrites et orales. J’ai dû faire un tri.

 

À toutes les personnes qui ont travaillé à Jean-Baptiste-Meilleur, soyez fières d’ y avoir œuvré et ensemble, commémorons ses cinquante années d’existence.

Publication spéciale à l’occasion du 50e de JBM

Le 5 septembre 1963, JBM ouvrait ses portes aux élèves de la région. C’était une école régionale conçue au début pour recevoir environ 1500 élèves répartis dans soixante classes régulières.

 

Que de projets éducatifs furent élaborés dans le but de créer un environnement dynamique et stimulant pendant ces cinquante années!

 

Pour en apprendre davantage sur la petite histoire de cette grande école, n’hésitez pas à consulter cette publication spéciale consacrée entièrement au 50e anniversaire de la fondation de l’école secondaire Jean-Baptiste-Meilleur.

 

Bonne lecture!

L’école Jean-Baptiste-Meilleur et quelques caractères de la ville de Repentigny, 1964-2014

Avec l’école Jean-Baptiste-Meilleur, les champs où paissent les vaches deviennent rapidement un quartier. L’école devance et influence le grand bond démographique et économique.

 

Voyez les étapes de cette réussite éducative et sociale en consultant le document ci-joint, préparé par monsieur Christian Morissonneau.

 L’école Jean-Baptiste-Meilleur et quelques caractères de la ville de Repentigny

Portes ouvertes à l’occasion du 50e de JBM: tout un succès!

Plus de 800 curieux et anciens élèves de JBM ont visité le 19 octobre dernier cette grande école qui s’était fait belle pour célébrer ses 50 ans. Ces portes ouvertes leur ont permis d’évoquer de nombreux souvenirs et ont été la source de plusieurs moments émouvants.

 

Il faut dire que ces visiteurs ont eu l’occasion d’assister à une visite guidée qui leur a permis de revoir des lieux qu’ils ont fréquentés mais aussi de revivre les différentes époques que JBM a traversées grâce à des capsules historiques jouées avec brio par d’actuels étudiants de cette école. Enseignement donné par des religieuses, euphorie des années 1970, etc. : voilà autant d’occasions qui ont ramené des souvenirs enfouis dans les mémoires. Une gigantesque exposition de photographies à la cafétéria de l’école a aussi permis de revoir des visages parfois anciens mais jamais oubliés.

 

50 ans après son ouverture, celle qui fut alors une école régionale, est devenue un moment une école intemporelle avec ces générations d’étudiants qui sont venues la saluer.

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