Le peintre aux yeux de verre – Partie 2 : La tragédie


Partie 2 : La tragédie

Le jeune Cornelius fit part du complot à ses parents : «Les villageois préparent quelque chose. Il faut partir ! Tout de suite ! ». Le soir même, alors qu’il venait d’entamer ses 11 ans, ils quittèrent le village pour aller s’installer dans un lieu reculé, tout en haut d’une immense colline. À l’abri des regards, ils purent retrouver une vie normale. Sans avoir à s’inquiéter du regard des gens, sans avoir à se cacher. C’était trois ans avant la tragédie…

Un soir, des cris résonnèrent, plus bas, dans les plaines. Au clair de lune, la petite famille vit des torches s’allumer à quelques kilomètres de leur demeure. Gravissant la colline, elles approchaient en exécutant une danse des plus effroyables, sombres et inquiétantes. Arrivées devant les portes de la mystérieuse maison, celle de Cornelius et sa famille, les torches éclairèrent enfin les visages de ceux qui les brandissaient. Les habitants du village, ils les avaient retrouvés ! Tandis qu’un groupe, armé de torches, poursuivait la danse macabre, un autre transporta un immense tronc d’arbre devant l’entrée : un bélier. Ils abattirent le lourd morceau de bois sur la porte, faisant peu à peu craquer les solides planches qui les séparaient de la pauvre famille. Un premier coup… rien. Un deuxième… toujours rien. Le troisième fit sauter le premier gond. Au quatrième, la porte céda. Les seuls souvenirs que le jeune Cornelius gardait de cette terrible nuit, c’était la vue de ses parents, battus et torturés. À tous les trois, on leur avait brulés les paupières. Sur le planché du rez-de-chaussée, Cornelius se tordait de douleur tandis que l’odeur du sang lui emplissait les poumons. Des hurlements sauvages retentirent à l’extérieur et des torches enflammées fracassèrent les fenêtres. Rapidement, le feu s’empara de la triste demeure. Les parents de Cornelius, dévorés par les flammes, puisèrent dans ce qui leur restait de force et rugirent ensemble :

« Abraseum Mortifierna ! ». En un instant, les corps de leurs bourreaux s’embrasèrent. Dans un terrible râle d’agonie, tous s’écroulèrent brutalement.

 

Mohamed Adam Kamal

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