UNIS pour un monde meilleur

 

 

Le 22 février, alors que des adolescents gloussaient devant une vidéo animée dans laquelle on présente des célébrités telles que Shawn Mendes, Ed Sheeran et Demi Lovato, le décompte s’amorçait, la Journée Unis était sur le point de démarrer, le mot clic #JournéeUnis remplaça rapidement les visages populaires sur l’écran qui remplit la scène du théâtre St-Denis. La salle était pleine à craquer d’étudiants venant de partout à travers le Québec. Accompagnés par William Desmarais, Virginie Lessard et Pénélope Beauchemin, nous écrivions à l’arrache les dernières modifications dans l’horaire d’entrevue. Assis au fond de la salle, nous nous préparions à assister à l’événement le plus inspirant pour la jeunesse du Québec : la Journée Unis.

Nous avons étés accueillis par une panoplie d’acteurs du changement en débutant avec le co-fondateur de Me to WE (UNIS), Craig Kielburger. Celui-ci partageait incessamment son message, c’est à dire que l’on n’est jamais trop jeune pour changer le monde de près ou de loin. «Les gens disaient qu’on était trop jeunes pour faire une différence», avoue-t-il aux spectateurs, en parlant de lui et de ses camarades de classe lorsqu’il décida de s’impliquer activement dans sa communauté et de devenir un acteur de changement. Le but de sa conférence était de rappeler aux jeunes qu’ils ont un pouvoir, et ce, à tous les jours de leur vie. «Vous êtes une génération qui croit à une inclusion et en un monde meilleur.» Il rappelle le pouvoir de la jeunesse en mentionnant toutes les actions réalisées par les jeunes dans la dernière année. Notamment, les actions des jeunes participant au mouvement UNIS ont permis à 200 000 élèves à travers le monde d’aller à l’école, plus d’un million de personnes ont eu accès à l’eau potable et 15 millions de repas nutritifs ont été servis dans des régions de famine. Craig nous rappelle, en terminant sa conférence que «les nouvelles nous laissent croire qu’il y a beaucoup de problèmes, mais ensemble, on peut changer la Une des journaux».

Suite à l’apparition de Craig, les animateurs, Maripier Morin, Nicolas Ouellet, Elliot et Rebecca Miville-Deschênes nous présentaient les thèmes qui nous affectaient tous, à l’échelle locale. La panoplie d’acteurs de changement qui suivait cette intervention partageait tous un désir : rappeler à la jeunesse qu’elle est en contrôle plus souvent qu’autrement. Une enseignante, Ingrid LeFort, invitée à s’adresser au public, s’est intéressée aux enseignants, qui, eux aussi, avaient leur mot à dire dans le futur des jeunes qu’ils côtoient à tous les jours. Elle les invitait à participer au mouvement UNIS avec leurs élèves pour assurer une pérennité auprès du mouvement. L’intervention fut suivie d’une vidéo présentant le projet UNIS à l’école. Celui-ci «permet aux jeunes de passer à l’action localement et internationalement.»

 

« Est-ce que vous savez ce que j’ai retenu de toutes mes aventures? Ce que j’espère que vous garderez en tête après vos grandes aventures? L’amour du prochain. Être un voyageur, […] ça fait ressortir le meilleur des gens. Même dans les pires endroits. »

– Alexandre Trudeau – Réalisateur, journaliste et auteur

Ensuite, Stéphanie Vermette-Tremblay présentait le mot-clic créé par TELUS le #AuDessusDeÇa. Elle mentionnait aux jeunes présents que «tout le monde ici peut contribuer à mettre un terme à la cyberintimdiation». Elle fut suivie par Olie Pullen, une jeune activiste de 15 ans, qui lutte pour les droits des enfants transgenres. Elle aborde l’importance de l’ouverture d’esprit en mentionnant une statistique effrayante. Effectivement, «le tiers des jeunes transgenres ont déjà tenté de s’enlever la vie.» Ennuyée à l’idée de toujours avoir à justifier son identité, notamment lorsqu’elle passe aux douanes, elle s’empresse de s’exclamer : « [Les jeunes trans sont] obligés d’expliquer pourquoi on se sent différent. Est-ce que, moi, je peux juste être moi? Mon corps, ça ne regarde personne d’autre».

Après une vidéo sous-titrée en français présentant le mouvement UNIS contre la faim, une représentante de Ford nous présentait l’implication de la compagnie grâce à laquelle 600 000 livres de nourriture ont été fournies à des familles dans le besoin partout au Canada.

Une courte pause, puis Maripier Morin reprend la scène pour faire un hommage au Père Emmett  Johns «Pops», décédé plus tôt cette année, fondateur de l’organisme «Dans la rue». L’organisme fête sa 30e année d’existence cette année. Celui-ci compte désormais près de 70 professionnels et 150 bénévoles qui ont aidé des centaines de personnes en situation d’itinérance, spécialement Alexandre Bulon, qui fut invité à l’événement. «Je pense que je ne serais pas où j’en suis aujourd’hui si ce n’était pas de l’organisme», mentionne-t-il. Alexandre termine son hommage en mentionnant qu’à ce jour, il «y a encore du monde dans la rue».

Présentée par Elliott, Emanuelle Saulnier-Leclerc monte sur la scène pour présenter son forum traitant des pistes d’autogestion. La jeune fille, diagnostiquée à l’âge de 16 ans avec un trouble bipolaire de type 2, affirmait que les soins de santé psychiatrique n’étaient pas adaptés à ses besoins aux connaissances d’elle-même et de sa santé mentale. C’est pourquoi elle a créé le forum «vivre avec». Elle nous rappelle que «y’a pas de méthode miracle ni de recette magique pour aller mieux» et qu’éventuellement «on va tous devoir, un jour ou l’autre, apprendre à prendre soin de nous.»

Petite pause vidéo, présentant le mot-clic #MakeWhatsNext, suivie par Laurence Nerbonne, musicienne de Gatineau, pour la deuxième fois. Ensuite, on présenta les voyages culturels EF qui invitaient les jeunes à partir en voyage humanitaire.

Jasmin Roy foula la scène, honoré de pouvoir participer à l’événement. «C’est un privilège, dans une société, de pouvoir porter un message.» Il aborde une étude réalisée par Harvard pendant plus de 75 ans qui révèle que ce qui rend l’être humain heureux, «c’est la qualité des relations sociales». Il en a également profité pour encourager les jeunes à participer à l’événement du 11 avril prochain, «L’école en rose» qui a pour but de démontrer publiquement le soutien des élèves et de l’école dans la lutte contre l’homophobie. Tyler La Salle foula ensuite la scène, suivant l’idée de M. Roy, mentionnant que 80% des cas d’intimidation se produisent devant un public.

Oumar Touré, centre-arrière des Alouettes de Montréal, expliquait aux jeunes présents dans la salle que le travail d’équipe était beaucoup plus important que le mérite personnel. Dans cet élan, il prononça une des phrases les plus remarquables de la journée : «Si vous voulez aller vite, allez-y seul. Si vous voulez aller loin, allez-y ensemble.»

Les minutes suivantes furent passées à encourager la jeunesse à participer au mouvement gouvernemental jeunesse mis en place par le cabinet du premier ministre Justin Trudeau. La représentante sur place invita les jeunes à visiter le site web de l’aile jeunesse.

Émilie Nicolas, co-fondatrice du mouvement Québec Inclusif, avait un mot à dire quant à l’histoire qu’on lui a présentée dans les livres d’école. Alors qu’un jour, elle visitait la première maison habitée au Québec, elle découvrit alors que sur la plaque, nulle part n’était indiqué le nom d’Olivier le Jeune, le premier esclave noir installé en Nouvelle-France. «Cette partie de l’histoire avait été complètement effacée». «Pourquoi cette préconception [que les communautés non blanches viennent] d’ailleurs? Pourquoi sommes-nous toujours perçus comme nouveaux, comme exotiques alors que notre communauté est là depuis plus de 400 ans?» Son message fut très encouragé, notamment par les enseignants d’histoire des différentes écoles présentes au théâtre St-Denis. «C’est à vous de voir ce que nous avons en commun, mais aussi nos différences pour ce qu’elles sont, c’est à dire non pas un problème, mais une force.»

Après une pause gastronomique, Alice Morel-Michaud ramenait les jeunes à la réalité, en clarifiant que malgré toutes les belles initiatives présentées aujourd’hui, on n’est pas obligé de sauver des ours polaires pour faire une différence. «Peut-être que je ne sauve pas les ours polaires, mais j’essaie à ma façon de créer un monde dans lequel j’aime vivre.»

« Jusqu’au jour où j’ai entendu Emma Watson dire : […] Si ce n’est pas moi, alors qui? Si ce n’est pas maintenant, alors quand? Et à ce moment-là, j’ai compris que ce n’était pas grave si la façon dont je changeais les choses n’était pas monumentale, ne sauvait pas tous les ours polaires ou n’empêchait pas directement les politiciens de passer certaines lois. L’important, c’est que je fasse quelque chose. »

Alice Morel-Michaud – Youtubeuse et comédienne dans Junior Majeur et L’heure bleue

La Capitaine, Véronique Jacques, se servit de sa voix, non pas pour promouvoir les Forces Armées Canadiennes, mais plutôt pour promouvoir l’inclusion : «Au collège militaire, j’étais doublement minoritaire : j’étais une femme et j’étais francophone.» Elle affirmait que le genre ne devrait jamais être un obstacle et que de se battre pour la représentation et l’égalité est une bataille qui vaut la peine d’être menée.

 

« La génération UNIS me donne l’espoir d’un monde meilleur. Vous passez à l’action pour offrir à ceux dans le besoin l’accès à l’éducation et à l’eau potable. Vous contribuez à l’autonomisation des femmes partout dans le monde. Ensemble, je sais qu’on peut aider tous ces enfants et toutes ces femmes à avoir un meilleur avenir. »

Capitaine Véronique Jacques – Officier de génie de combat des Forces armées canadiennes

Djamilla Touré, co-fondatrice de la plateforme web SAYASPORA visant à «promouvoir l’entrepreneuriat des femmes africaines et la jeunesse de la diaspora africaine.» Le site web est très impressionnant et donne une voix aux jeunes Africaines, qui sont constamment définies par la couleur de leur peau.

Alexandre Trudeau, voyageur professionnel, encourageait ensuite les jeunes à visiter le monde tel qu’il est réellement. «Le voyageur doit apprendre à être seul». Par l’initiative d’UNIS, son message promeut les voyages, les expériences, l’ouverture d’esprit. Ces mots ont encouragé plusieurs jeunes à prendre part aux voyages étudiants annoncés par leur école. «Oh my god, moi aussi, je veux faire ça», pouvais-je entendre quelques rangées plus loin.

L’événement prit fin avec Mélissa De La Fontaine qui venait promouvoir un mode de vie Zéro Déchet. Alors que la planète est en péril, il est de plus en plus important de réduire notre consommation de déchets, explique l’ambassadrice du mouvement au Québec. Comme Alice Morel-Michaud plus tôt, la dame rappelle qu’un petit geste peut faire une grande différence. «Ce que j’ai accompli, vous pouvez tous l’accomplir. L’objectif, c’est de tendre vers un mouvement zéro déchet au mieux de nos capacités.»

C’est ainsi que se clôtura la Journée UNIS, événement sûr de marquer la jeunesse, d’année en année. Des articles supplémentaires sur le sujet furent écrits par Pénélope Beauchemin et Virginie Lessard, qui offrent individuellement un compte-rendu des entrevues réalisées auprès de présentateurs lors de l’événement et une critique de la journée en général en comparaison à celle de l’année dernière.

 

Gabrielle Hurteau

Imprimer
(Visited 114 times, 1 visits today)

À propos de l'auteur(e)

css.php