Au-delà des rêves, la relève littéraire

Comme certains d’entre vous le savez probablement déjà, dans le cadre du Programme d’éducation internationale ou PEI, les élèves de cinquième secondaire doivent effectuer ce qu’on appelle un projet personnel. Il peut s’agir de presque n’importe quoi: une présentation, une danse ou encore un livre, comme l’a fait un de nos journalistes, Mohamed Adam Kamal. Bien entendu, j’ai décidé de lire son roman, intitulé Au-delà des rêves. Ce livre de 243 pages est une dystopie fantastique et n’est malheureusement pas encore publié. Aux dires de l’auteur, c’est le premier tome d’une série. Pour en apprendre davantage sur les genres dystopique et fantastique, je vous invite également à lire mes précédentes critiques de 1984 et de Lady Helen.

Au-delà des rêves raconte l’histoire de Joshua et de Lizbeth, qui se rencontrent alors qu’ils ont tous deux reçu la même lettre étrange. Leurs aventures commencent lorsqu’ils se retrouvent dans une mystérieuse école où les rêves semblent se mêler à la réalité. Je n’en dis pas plus et je vous laisse découvrir par vous-même cet univers complexe. Maintenant, sans plus attendre, voici ma critique d’Au-delà des rêves.

Tout d’abord, j’ai beaucoup apprécié la grande complexité de l’œuvre. C’est un roman comme on en voit peu, une perle rare au niveau des détails qui rendent une histoire si agréablement complexe. Tout a été recherché et mis en place pour créer un univers qui comporte plusieurs niveaux de compréhension. J’ai été forcée de retourner lire des passages, car je venais de réaliser leur importance et de les lier avec d’autres. Il faut vraiment, à mon avis, considérer le livre dans son ensemble, comme un tout, car tout est lié et pour bien comprendre, il nous faut une vue d’ensemble du récit. On ne peut, selon moi, considérer le roman par partie, il faut le considérer pour ce qu’il est avec ses nombreux liens et son infinie complexité. La connexion entre les éléments de l’histoire est fluide et on sent que, malgré son jeune âge, l’auteur a sa place parmi les grands. J’ai rarement lu des œuvres comme celle-là et je n’ai pu m’empêcher de la lire en une soirée. Au-delà des rêves est unique et on ressent tout l’investissement et le travail qui y ont été consacrés. Bref, pour citer mon propre commentaire sur 1984 : « C’est un jeu de maître que de rendre la fiction presque réelle [de par sa complexité] pour celui qui la lit ».

Ensuite, parlons du réalisme et de la façon extraordinaire dont l’auteur a su en apporter à un monde qui, ma foi, ne l’est en rien. Dans un univers où tout est rêve, mystère et confusion, l’auteur parvient à nous faire croire à son monde. On y croit grâce à ses personnages qui sont extrêmement humains. J’ai souvent lu des livres dans lesquels les personnages avaient la qualité d’être humains, mais rarement à ce point. Je parle des deux protagonistes qui vont nous faire vivre toutes les émotions, de la peur à l’angoisse, en passant par la tristesse, la colère et la joie, sans oublier la confusion. Je vous assure que toutes ces émotions, on les ressent. On est instantanément transporté dans l’univers du livre. Il y a quelque chose de tellement vrai à propos des personnages, cela en est troublant. Bref, malgré la nature fantastique de l’histoire, on y croit et on la trouve crédible en raison des personnages qui semblent tout droit tirés de notre monde.

Un autre point qui vient immanquablement me rejoindre et me faire apprécier ce roman est son style d’écriture. Tout dans la façon d’écrire de l’auteur est impeccable. Ceux ayant déjà lu ses articles le sauront, il a une façon d’écrire qui est à la fois poétique et enlevante. On est happé par les mots et on ne peut s’empêcher de lire ce qui est écrit tant l’œuvre est d’une beauté naturelle. Le registre de langue soutenue lance le ton du roman, dès les premières pages, et l’écriture est comparable, selon moi, à un excellent morceau de musique classique. C’est pur et riche avec un vocabulaire des plus recherchés. J’ai rarement vu une écriture de la sorte. C’est nouveau. C’est la relève et quelle relève! Si le futur de la littérature ressemble à cela, alors il est entre bonnes mains. L’auteur a une compréhension de la langue qui s’exprime dans ce roman par la manière dont il est écrit. C’est vraiment difficile pour moi de parler du style d’écriture, car je ne trouve pas les mots pour le décrire. Rien n’est représentatif et à la hauteur de ce que c’est vraiment. Le style d’écriture de l’auteur est une expérience à lui seul, en plus de celle de l’histoire.

Sur une autre note, je pense, et ce, malgré tous les éloges que j’ai pu en faire, qu’Au-delà des rêves n’est pas un roman qui peut plaire à tout le monde. C’est, à mon avis, le genre de livre que tu aimes à la folie ou que tu détestes. Pour ma part, j’ai accroché, mais je suis bien consciente que c’est tout un univers dans lequel on doit embarquer. Ses forces sont ses faiblesses et c’est un style qu’il faut adopter. Personnellement, j’adhère totalement et je ne peux que le couvrir d’éloges, tant j’ai aimé.

Finalement, puisqu’il me le rappelle énormément, je vais dire d’Au-delà des rêves, comme je l’ai dit de 1984, qu’il s’agit d’un roman d’exception comme il s’en fait peu. Je suis extrêmement choyée d’avoir pu le lire et j’espère de tout cœur qu’un jour, il soit publié et devienne accessible à tous. Adam, je te félicite pour ton travail et je souhaite vivement une suite à ce premier chef-d’œuvre. Évidemment, comme vous avez sans doute deviné, il n’existe pas de version cinématographique, il n’existe même pas théoriquement de version papier accessible à tous. Sur ce, je vous souhaite de bonnes lectures et on se retrouve dans une prochaine critique.

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