Le pouvoir d’achat, bien plus grand qu’il n’y paraît

Êtes-vous déjà allés acheter des chaussures, des vêtements ou des serviettes de bain ? Nous l’avons tous déjà fait. Cependant, nous n’avons pas tous réfléchi à notre pouvoir d’achat avant de le faire.

Quand on achète quelque chose, c’est un peu comme si on portait un vêtement : on exprime nos idées, nos valeurs. Par exemple, en achetant des produits de compagnies multinationales, comme Apple ou Nike, ou même des produits importés, on encourage de façon involontaire et indirecte ces multinationales. Le Bangladesh est le principal exportateur de serviettes de bain, la Chine est « l’usine du monde », le Vietnam, l’Inde et le Pakistan sont exploités par les grandes compagnies. Plus précisément, les pays en voie de développement et par conséquent, plus pauvres. Si l’hémisphère Nord vit si bien, c’est parce que l’hémisphère Sud le supporte en terme de main-d’œuvre. Nous, habitants du Nord, vivons aux dépens de la pauvreté des Sudistes. Si on a l’impression de les aider en achetant leurs produits, c’est plutôt le contraire. En n’encourageant plus le travail d’enfants, les compagnies se verront forcées de changer de main-d’œuvre, d’améliorer les salaires et les conditions de travail pour éviter la faillite.

L’esclavage a été aboli au Canada vers 1865. Mais rien n’a changé en fait : on exploite encore les autres pays, notre économie subsiste grâce à leur travail sous-payé et à leurs mauvaises conditions de vie. Est-ce si différent de l’esclavage ? Plus le temps avance, plus l’écart s’agrandit. Jusqu’où ira-t-on avant d’arrêter ?

Des enfants travaillent dans un atelier de fabrication de tissus à Gurao, Shantou. À Gurao, où l’économie est centrée sur la production textile, Greenpeace a constaté des niveaux élevés de pollution industrielle et en a documenté les effets sur la communauté.

 

Dans ces pays en voie de développement, qui se retrouvent principalement en Asie et en Afrique, tout le monde doit travailler pour survivre et faire survivre sa famille, adultes comme enfants. Ces derniers ne devraient pas être dans une usine et travailler 12 heures par jour, six jours sur sept pour obtenir un salaire de 2 dollars par semaine, non. Ils devraient être à l’école, apprenant et perfectionnant leurs connaissances pour ouvrir des portes sur leur avenir. Nous, qui achetons les produits fabriqués par ces enfants, encourageons leur travail. Les vêtements qui sont fabriqués dans des conditions convenables ont une étiquette qui porte l’inscription « No Child Labour » (pas de travail infantile). Donnons des outils aux gens qui vivent dans la pauvreté pour s’en sortir, comme l’éducation. Ici, l’âge minimum pour travailler est de 15 ans, mais vers les années 1800, il était de 12 ans pour les garçons et 14 ans pour les filles. Et dans les pays en voie de développement, les âges minimum requis sont encore plus bas, voire inexistants.

 

On pense qu’avec l’arrivée de la technologie et le bannissement de l’esclavage, tout a changé. On se ferme les yeux sur le travail d’enfants, on se ment à propos de ceux qui ont fabriqué nos produits parce que c’est plus facile psychologiquement et financièrement. On se plaint sur toutes sortes de choses, des choses superflues, alors que ces travailleurs meurent à cause d’insalubrité, de produits et gaz chimiques, d’épuisement et de maigres salaires. Des gens sont intoxiqués pour nous fournir ce matériel, et ce ne devrait pas être nécessaire. Notre niveau de vie repose sur la pauvreté de ces gens, et il ne devrait pas en être ainsi.

 

Une question s’impose : jusqu’où est-on prêt à aller pour soi, quitte à exploiter les autres ?

 

Par Amélia Gélineau

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À propos de l'auteur(e)

5 thoughts on “Le pouvoir d’achat, bien plus grand qu’il n’y paraît

  1. Excellent article! Nous n’avons pas conscience au quotidien de l’exploitation que nous encourageons en achetant de nombreux produits. Ce genre de texte peut inciter à consommer de façon responsable. Bravo Amélia pour ce très bon papier !

  2. c’est très bien comme texte c’est très émouvant quand on pense que c’est ça qu’on met sur nous

  3. je trouve que c’est beaucoup trop car dans le texte il dise que il a des gens qu’il s’intoxique pour nous vendre se produit.

  4. Le texte est très bon, mais ce qu’il dit reste triste et déprimant. Je crois que c’est bon de nous avertir car malheureusement nous ne vivons pas dans un monde parfait et nous avons le droit de le savoir. Je dirais que c’est un super texte. 9\10

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