Découverte d’une langue, découverte d’une culture

 

Dans notre école, il y a des élèves en francisation:  des élèves qui viennent d’autres écoles, d’autres provinces et d’autres pays (principalement Haïti et les États-Unis). Ils portent chacun une histoire différente, des belles et des moins belles.

Malgré leurs difficultés, ils essaient d’apprendre notre fabuleuse langue française tout en s’intégrant dans notre école. Ils doivent faire preuve d’une grande persévérance pour réussir à comprendre les expressions québécoises et les phrases ayant plus d’un sens.

C’est déjà difficile pour nous, imaginez pour eux ! Ces jeunes et leurs familles se retrouvent parfois dans des situations précaires (emplois, ressources monétaires, etc.) à leur arrivée ici, mais ils trouvent la motivation pour ouvrir leurs horizons un peu plus chaque jour.

 

Le service de francisation de la CSDA existe depuis février 2009 et est une source d’inspiration pour d’autres commissions scolaires étant donné son taux de réussite sur le plan de l’intégration. De nombreux élèves  sont, depuis ce temps, passés par les classes de francisation. Les élèves de notre école en apprentissage du francais  font partie du service Vire-Vent.

 

“Il y a deux paliers dans ce service. Lorsque les immigrants arrivent au pays, ils sont évalués. S’ils ne parlent pas du tout ou très peu français, ils vont en classe de francisation. Au primaire, il y a des classes à Léopold-Gravel et à la Tourterelle à Repentigny.  Ils sont inscrits dans leur école de bassin et vont en classe de francisation le mardi, mercredi et jeudi. Au secondaire, les classes sont à JBM et les élèves y vont à temps plein. Lorsqu’ils parlent un peu français, nous les intégrons dans certains cours plus faciles à comprendre, comme éducation physique et arts plastiques. Le dernier cours dans lequel ils sont intégrés, c’est français.  Ils restent toute l’année à JBM et retournent dans leur école de quartier lorsque leur séjour en francisation est terminé”, explique Mme Élyse Beauchamp, professeure en français langue seconde et accompagnatrice.

 

C’est d’ailleurs cette femme passionnée et dévouée qui prend sous son aile plus de 60 jeunes du secondaire à travers notre commission scolaire. Elle passe environ une heure par semaine avec chacun d’eux pour travailler leurs difficultés. Elle s’assure du bon déroulement de leur intégration et vérifie leur capacité à participer à un cours régulier. Vous vous doutez bien que son mandat va plus loin que l’apprentissage de la langue.  Pour certains, il s’agit de la découverte d’une société tout entière.  L’intégration dépend non seulement de la volonté d’apprendre des jeunes, mais aussi de leur vécu personnel.  Immigrez ailleurs avec son bagage et s’ouvrir à une culture complètement différente exige beaucoup de temps, et on n’en a jamais assez, surtout pour l’apprentissage de la langue de Molière. En accompagnant ces élèves persévérants et inspirants, madame Beauchamp contribue à protéger la langue française.  D’ailleurs, quand on goute à cette dernière, on s’y attache assurément.

 

 

Présentement, on parle beaucoup d’immigration au Québec. Ce fut  un sujet de débat lors des dernières élections provinciales. Certains pensent que notre langue est en danger; d’autres croient que celle-ci demeurera vivante tant et aussi longtemps que nous continuerons à en prendre soin, notamment avec les classes de francisation. Le débat est ouvert… En attendant, prenez deux minutes pour saluer les efforts de ceux qui essaient de s’intégrer à leur terre d’accueil en parlant notre langue.

 

Par Maya Rioux, francophone de souche et passionnée de nouvelles cultures

 

 

 

 

 

 

 

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