La peur du jugement, un frein

De nos jours, les jugements sont de plus en plus présents. Parfois, on ne les remarque même plus ! Qu’ils soient favorables ou défavorables, on en formule plusieurs par jour, à voix haute ou seulement en pensée, et ce sans trop s’y attarder. Avec le temps, on s’est mis à craindre le jugement défavorable des autres, et cette crainte nous met des bâtons dans les roues. Elle nous empêche de faire ce que l’on voudrait, comme s’habiller ou se coiffer de façon originale en public. En fait, la norme, qui dicte ce dont on s’attend de nous en société, a pris une place énorme et on redoute de sortir de celle-ci, quitte à rester conformiste.

 

« Aster », pseudonyme pour Jean-Philippe Legrand.

 

Pourquoi redoute-t-on tant ce jugement ? Parce que l’on croit qu’il pourrait nous nuire. Par exemple, si l’on sort de la norme et que quelqu’un nous trouve étrange ou bizarre, cela pourrait nuire à la réputation qu’ont nos pairs. Mais ce n’est pas son véritable effet : tout ce que ce jugement signifie, c’est que la personne qui nous juge tire des conclusions hâtives et nuit à notre réputation sans même nous connaître. On ne devrait pas avoir peur d’être jugés trop vite : c’est la personne qui porte un jugement qui est dans l’erreur. Imaginez si Lucille Teasdale, par crainte du jugement, avait décidé de laisser tomber son rêve de devenir médecin et avait plutôt décidé de faire un métier plus commun pour une femme. Ou alors si Galilée, redoutant le jugement de l’Église, avait décidé de renier sa théorie d’héliocentrisme pour se conformer à la norme. Le monde que nous connaissons ne serait pas le même si ces gens s’étaient arrêtés aux jugements que les autres portaient sur eux ! La différence ne doit pas être un handicap, mais plutôt un atout que l’on sait utiliser.

 

D’un autre côté, pourquoi juge-t-on ? Même quelqu’un de très aimable et de plein de bonté peut porter un jugement. C’est en réalité quelque chose qui nous vient naturellement, une façon d’exprimer notre point de vue face à quelqu’un ou à une situation. En cours  d’éthique et culture religieuse, quand on parle de dialogue, on apprend qu’il y a quatre formes de jugement : le jugement de préférence, de valeur, de prescription et d’autorité. Le plus commun est celui de préférence, que nous formulons fréquemment. Une simple affirmation dans laquelle on dit si l’on aime ou pas quelque chose peut entrer dans cette catégorie. Cependant, ce qui n’est pour nous qu’une simple affirmation peut blesser énormément, même si ce commentaire est involontairement offensant.

 

Le mot « norme » signifie vraisemblablement les comportements dont on s’attend de nous alors que l’on vit en société. Le qualificatif « anormal » définit donc un individu qui sort de la norme. Mais sortir de celle-ci, ce n’est pas toujours mal. Au contraire, ça peut être positif. Prenons une situation où la norme serait de fumer tel que dans les années 1980. À cette époque pas si lointaine, presque tout le monde fumait, et c’était normal pour eux. Ceux qui ne le faisaient pas, les « anormaux », étaient mal vus et jugés. Cependant, de nos jours,  nous avons réussi à prouver les dommages que cause le tabac sur la santé, et la norme a changée. Aujourd’hui, ce sont ceux qui fument qui sont contraire à la norme. En plus de prouver que la norme est mouvante (elle change d’époque en époque et d’endroit en endroit), cet exemple montre que sortir de la norme peut être positif : ceux qui ne l’ont pas suivi sont en bien meilleure santé à ce jour que ceux qui l’ont suivi. La plupart du temps, comme le démontre cet exemple, la norme est créée par la majorité.

 

Pour conclure, voici une courte vidéo qui présente une histoire dont la morale est que l’on ne doit pas juger ceux que l’on ne connaît pas et ce malgré leur apparence. Vivez sans avoir peur du jugement. Celui qui a peur de quelque chose donne à cette peur un pouvoir immense sur sa vie.

 

 

 

Par Amélia Gélineau

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