Métaphore étoilée

« Et au bout du chemin dis-moi ce qui va rester

De notre petit passage sur ce monde effréné

Après avoir existé pour gagner du temps

On se dira que l’on était finalement

Que des étoiles filantes. »

 

* Les Étoiles filantes, les Cowboys Fringants

Nous sommes tous en soi des étoiles. Nous brillons un bref moment pour ceux qui nous regardent avant de nous éteindre. Certaines brillent si fort qu’elles éclipsent les autres, et on ne voit qu’elles quand on observe le ciel étoilé. Il y en a qui restent illuminées le temps d’une vie, d’autres qui, à peine nées, s’éteignent. Et toutes veulent devenir des comètes, qui laissent leur trace pâle contrastant avec la toile noire piquée de points lumineux. Les comètes seront visibles par leur trace bien après leur mort : les étoiles, une fois éteintes, seront remplacées par d’autres, vivant dans le seul souvenir de ceux qui les auront remarquées parmi les centaines de milliers d’autres. Et toutes les étoiles, quand le jour se lève, disparaissent, éclipsées par le soleil, plus lumineux et éblouissant…

Nous connaissons tous quelqu’un qui, à son arrivée, nous éclipse, nous fait disparaître tant on ne voit que lui ou elle. On veut tous laisser sa marque, qu’on se souvienne de nous après notre court passage sur cette terre. Comme tout ce qui existe, même comme les étoiles les plus brillantes, nous sommes éphémères. Cessons de nous accrocher à ce qui semble persister. Car ces choses, quelles qu’elles soient, disparaîtront tout comme nous, comme des étoiles qui s’éteignent, comme des comètes qui s’égrènent et s’usent en frottant l’atmosphère, comme les géantes rouges qui explosent, ne laissant derrière elles que leur trace, cette trace qui perdra sa couleur avant de disparaître elle aussi. Quelle différence entre 80 ans et 80 millions d’années de vie ? Nous sommes tout aussi beaux, tout aussi rayonnants que les étoiles qui transpercent la nuit d’encre.

 

À la lueur de la lune, l’étoile Polaire est un guide ; au lever du jour, l’étoile du Berger est un guide ; nous en sommes nous aussi, de par notre influence constante sur les autres.

 

Même l’étoile qui semble la plus recluse n’est pas seule. Elle partage le ciel avec tous ces semblables, qui, comme elle, brillent, certaines plus faiblement, mais qui brillent toujours et encore. Un jour, l’étoile mourra. Mais elle sait qu’elle a été vue par tant de gens qui s’en souviendront. Et elle sait qu’en s’éteignant, elle permettra à une autre étoile de prendre sa place et de briller à son tour.

 

 

Par Amélia Gélineau

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