Vivons-nous de la bonne façon?

Au Canada, légalement, la scolarité est obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans. Passé cet âge, les jeunes ont la liberté de terminer leurs études secondaires, collégiales et/ou universitaires ou de se mettre à travailler à temps plein. Tout individu canadien a donc l’obligation d’être scolarisé puis, éventuellement, de travailler s’il veut pouvoir subvenir à ses besoins. Cela semble tout à fait normal, une évidence dans la vie de chacun.

Mais vivons-nous vraiment de la bonne façon? Est-ce ainsi que devrait se dérouler une vie?

L’éducation a sa raison d’être. Elle permet aux futurs citoyens d’être informés, de faire de bons choix, d’avoir des bases dans plusieurs domaines et de les faire apprendre tant en théorie qu’en pratique et ce, en les faisant interagir. Cela a un impact d’une grande ampleur sur le développement de l’humain lui-même : on le fait apprendre, découvrir ses champs d’intérêt, sa personne, ses points forts, ses points faibles… On le fait interagir avec les autres, mais aussi avec lui-même dans une recherche de soi, de sa propre place dans la société, du rôle qu’il y occupe et qu’il y occupera. On évalue ses compétences, dont certaines lui serviront toute sa vie, on l’aide à se trouver lui-même.

C’est pour cette raison que le métier d’enseignant et de professeur est si important : c’est une personne qui contribue énormément au développement psychologique de l’enfant, qui sera enrichi jusqu’à l’âge adulte. Ce système, une fois que l’individu en aura atteint la fin, aura eu comme but de créer des citoyens réfléchis, qui sauront choisir et travailler le monde de demain, et ce système semble faire le contentement général de la société. Mais il n’est qu’une pratique pour ce qui vient après: le travail. Celui-ci a beau procurer une impression d’utilité, c’est pour beaucoup de gens un cycle infernal que de devoir travailler, gérer la maison, les enfants et les finances.

 

 

D’un autre côté, nous n’avons qu’une vie à vivre, qu’une seule fois à vivre chaque date, chaque heure, chaque minute, chaque seconde exacte. Devrions-nous dépenser 16 ans de notre vie alors qu’à notre mort, tout le temps que nous aurons passé à l’école n’aura plus d’importance? À vivre libres, au jour le jour sans vivre sur le pilote automatique toutes ces journées copiées-collées toutes identiques, peut-être ferions-nous d’autres choix. Certains profiteraient de ce temps pour voyager, faire le tour du monde, visiter d’autres pays, tandis que d’autres vivraient un tout autre mode de vie. Plusieurs vivraient beaucoup plus consciemment.

Attention, mon but n’est pas vous inciter à laisser tomber l’école, mais plutôt à réviser le système social dans lequel nous vivons, vivrons et aurons passé, pour la majorité, plus de 80 ans de notre vie. École, travail, paye, comptes, hypothèque, taxes, emploi, heures supplémentaires, cours du soir… Voulons-nous vraiment y passer toute notre vie? Nous avons tous des rêves que nous voulons réaliser. Néanmoins, ce système ne permet pas toujours de les réaliser. Combien de gens n’ont pas les moyens ou le temps de faire tout ce qu’ils voudraient? Au fond, c’est cela qui compte. Profitons de ces années que nous ne vivrons qu’une fois, avant que le sable du sablier ne soit entièrement écoulé.

 

 

Étant moi-même une élève qui adore l’école et apprendre, c’est lorsque je me suis mise à réfléchir, un jour, à toutes ces choses que j’aurais voulu vivre durant mes années passées que je me suis rendue compte de comment non seulement le temps passe vite, mais comment la société contemporaine ne le vit pas nécessairement de la bonne façon et ne nous permet pas toujours de bien le vivre. Vie ne devrait pas être synonyme de travail, de cycle identique d’un individu à l’autre, mais de liberté de choix, de buts et d’objectifs irréalistes. Parce que ça sert à ça de rêver. Sinon quoi faire, une fois enclenché le système?

 

Par Amélia Gélineau

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