Rétrospective : L’adolescence

Secondaire I

28 août 2014

Je marchais d’un pas asthmatique, la cadence volatile. Je devais avoir chuté de mon nid, j’imagine. Léopold-Gravel me paraissait comme une ancienne prison qui avait été peinturée en jaune pour cacher l’usure ou simplement les cendres d’un incendie sataniste. Je n’avais pas la conscience tranquille, je le sais bien, mais le secondaire était pour moi une aiguille qu’on voulait vous planter à pleine dose, le neurologue vous disait que vous alliez comprendre les effets une fois arrivé de l’autre côté. Bref, une fois dans la fourmilière, je me suis retrouvé seul et les parois de ma gorge avaient décidé de faire ample connaissance. L’air passait toujours, mais le son avait eu raison de mon inconfort. Que voulez-vous, le cadenas ne s’ouvrait pas, quelle insolence… Pourquoi ce sont toujours les pervers narcissiques qui se réincarnent en bout de métal? Voyant le nombre de retardataires diminuer, je me suis précipité au cours en question, je n’ai croisé le regard de personne, me suis assis au fond de la classe et puis…

5 ans sont passé

L’ironie, c’est qu’aujourd’hui, ce passé semble si inoffensif. C’était une drôle d’époque où on se fondait dans la masse, on croisait des groupes de 10 parfois 15 qui partageaient une fratrie qu’on ne pouvait remettre en question. Le besoin d’appartenance se faisait sentir plus que jamais et la seule chose contre laquelle on avait le désir de protester, c’était contre nos devoirs d’algèbre. Tout paraissait plus simple, mais c’est là où nombreux ont alors perçu une faille, une anomalie.

Secondaire II, III

Je savais au fond de moi-même que mon esprit voulait emprunter un autre chemin et c’est à ce moment où mon inconscient s’est mis à faire des étincelles. Comme beaucoup d’autres, j’ai trouvé mes idoles, des marginaux qui semblaient au travers de leurs passions, avoir tout compris, mais compris quoi? Je ne pouvais pas l’expliquer concrètement. Plus tard, on comprend que de ne pas pouvoir expliquer ce genre de choses était ce qui rendait notre monde fascinant, mais au début, cela paraissait terrible. Toute les réponses et les formalités ne faisaient que multiplier les questions dans ma tête et me donnaient l’impression de vivre à travers un mensonge, un mensonge qui alimentait ce concept que les poètes appellent le chaos. Ainsi, il fallait prendre conscience que le besoin d’indépendance forgeait parfois une solitude empoisonnée et d’autres soucis que je n’évoquerais point. Tout ça pour dire que changer peut laisser des cicatrices, mais on a le mérite d’en ressortir avec une certaine sérénité et une maturité de fer. Toutefois, nos convictions, nos passions et nos êtres chers que ce soit nos amis, notre famille ou notre chat étaient là pour nous aider à surmonter ce chapitre sombre de l’aventure.

Retour au présent

Cela fait maintenant 2 ans que j’étudie à Armand-Corbeil. À travers ces couloirs surchargés, j’y ai rencontré des gens qui m’ont beaucoup appris, le chaos, quant à lui, est devenu un vieil ami. (Cela peut vous paraitre obscur. Vous avez raison, mais dites-vous qu’on a tous besoin de l’obscurité pour canaliser la lumière.) Où je voulais en venir déjà? Ah, je voulais remercier l’obscurité, tout le personnel et les élèves de l’école, mon chat bien évidemment (prenez soin du vôtre) et le journal Armand-Corbeil pour m’avoir permis de vous partager mes critiques, mes idées, etc. J’espère que ce texte vous aura éclairés sur cette chose terrible et magnifique qu’on appelle l’adolescence. Sur ce, je vous souhaite de belles vacances (et une session d’examen…divertissante)!

L’adolescence, c’est le moment où on vous donne la chance de comprendre ce que vous ne pourrez jamais expliquer.

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