Quand l’humain est à la merci de l’argent

Dans notre société moderne, l’argent occupe une place très importante. Il permet de se procurer tout ce dont on a besoin, contribue à des vies et est l’objet du désir de plusieurs. Mais que fait-on quand l’argent devient le but premier? Quand il passe avant tout? Que fait-on quand l’argent est plus important que des vies, que l’environnement et tous les droits de l’homme? Que fait-on quand l’humain est à la merci de l’argent?

 

Où l’argent entre en jeu

Nous le savons, une importante crise environnementale a lieu partout sur la planète. Des campagnes de sensibilisation sont lancées, des manières de contrer la dégradation de l’environnement sont proposées… Par exemple, en alimentation, on nous suggère d’acheter des aliments locaux, d’éviter la surconsommation et le gaspillage, de faire du compost ou même de devenir végétariens ou végétaliens. Cependant, beaucoup de ces mesures coûtent plus cher que de continuer notre quotidien sans rien changer et cela constitue un dérangement, voir une raison pour ne pas les adopter. Des produits de remplacement sont également créés et pourraient être adoptés eux aussi. Par exemple, le plastique biodégradable à base de maïs. Les gouvernements pourraient bannir le plastique dérivé du pétrole et instaurer celui d’origine végétale. Il existe de multiples façons de faire mieux, mais il faut tous s’y mettre. Le problème, c’est que des gestes d’impact importants comme celui-ci coûtent plus cher que de ne rien faire. On accorde donc plus d’importance à l’argent qu’à notre planète, notre air, notre eau et des milliards de vies, sans compter celles des gens des générations futures? Il faut se souvenir que ces générations futures ne sont pas que des personnes sans importance, mais nos enfants, nos petits-enfants et nos arrières-petits-enfants. Voulons-nous vraiment accepter qu’ils n’aient pas la chance de vivre sur cette terre à cause de nos mauvais choix? Serions-nous prêts à leur dire : « Si tu es malade à cause de l’air et de l’eau pollués aujourd’hui, c’est parce que je n’ai pas fait l’effort de faire le bon choix »?

Tous faire un effort

«Quand on nous parle du mode de vie « zéro déchet » dans les médias, on le fait toujours en nous présentant l’exemple de Stéphanie, la mère de trois enfants qui réussit à faire entrer tous ses déchets d’une année dans un petit pot d’aspirines. « Ce n’est pas si compliqué » explique-t-elle à la caméra. « J’ai simplement changé toute ma façon de vivre. J’ai un jardin où je fais pousser mon sel et mon poivre, et je consacre tous mes mercredis après-midi à mâcher de vieux journaux pour en faire du papier de toilette maison. Simple simple simple ! » Notre enthousiasme pour le zéro déchet diminue alors à la même vitesse que la quantité d’espèces animales sur la planète. On ne sera jamais assez bons. Pourquoi essayer? La même chose arrive quand on s’imagine devenir végétarien ou même végane. Je sais de quoi je parle, parce que j’ai déjà été complètement végane. Pas d’œufs, pas de lait, pas de poulet frit. Ce régime a tenu deux ans.

Aujourd’hui, je suis végétarienne 50% du temps, végane 35% du temps et j’ai des rechutes de poulet frit le 15% restant. C’est bon le poulet frit, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise?

Ça semble paradoxal, mais mes écarts carnivores m’aident énormément à garder le reste de ma diète végé. Ils m’évitent de voir mon alimentation comme une prison et ça garde du plaisir dans chaque repas. J’ai comme ambition de redevenir végane éventuellement, au moins à 95% (le poulet frit, encore une fois…). En attendant, je refuse de me fouetter pour mes failles. Selon les plus récents calculs, manger de la viande une fois par deux semaines, ça reste mieux que d’en manger tous les jours.

 

Pour citer approximativement Anne-Marie Bonneau, une cuisinière qui se spécialisera dans le zéro déchet : nous n’avons pas besoin d’une poignée de personnes qui vivent parfaitement un style de vie zéro déchet. Nous avons besoin d’un million de personnes qui le font un peu tout croche. Si on compte que sur les plus crinqués capables d’être de parfaits écologistes pour sauver la planète, on n’y arrivera pas. Le « un peu tout croche », tout le monde est capable, et ça risque de faire plus d’adeptes qu’une invitation à lâcher son emploi et ses loisirs pour passer tout son temps à faire pousser son propre tofu.» 

Bref, ce que cet extrait de Mathieu Charlebois, du magazine Curium exprime, c’est qu’on doit tous faire notre part, aussi petite soit-elle, et travailler en équipe. Faire sa part, ça peut être d’être végétalien à tenter de réduire sa consommation de viande. Ça veut dire qu’on peut être végétarien mais manger du poulet, ou encore manger de la viande toutes les deux semaines plutôt que chaque semaine. Et par travailler en équipe, j’entends s’encourager et se féliciter mutuellement plutôt que de réprimander ceux qui ne sont pas parfaits dans leur mode de vie zéro déchet. Notre but n’est pas la perfection, c’est notre mieux. Et ça, tout le monde est capable de le faire, même si parfois, ça coûte un peu plus cher que de se cacher la tête dans le sable et faire semblant qu’il ne se passe rien du tout. C’est notre faute, vaut mieux tout de suite l’assumer et commencer à réparer nos erreurs avant que ce ne soit plus possible.

Par Amélia Gélineau

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