Cet article ne changera certainement pas les choses, mais je garde espoir que la plume soit réellement plus forte que l’épée; car je crains ne pouvoir me résoudre à faire quoi que ce soit d’autre pour me faire comprendre, partager mes convictions… Je suis en colère: oui, j’en ai ras-le-bol. Ras-le-bol du monde qui aujourd’hui perce petit à petit le mystère qu’englobe la vie, qui comprend et analyse sciences, possibilités et enjeux, qui semble omettre quelques détails qui, à mon avis, devraient être perçus comme étant importants, voire primordiaux. D’abord, expliquez-moi à quoi bon: pourquoi tenter de découvrir ce qu’est la vie? Ne faudrait-il pas apprendre à la respecter avant toute chose? Pardonnez-moi si cette déclaration vous choque, mais voyez l’étendue de la destruction humaine, ne serait-ce qu’au niveau environnemental : pollution, perte écologique, élimination d’habitats naturels; la liste est longue, et je tiens à le rappeler, l’Homme ravage bien plus que la planète, j’en ai bien peur…

La vie, le plus simplement défini, se décrit comme il s’en suit: époque marquée par la naissance et la mort. Est-ce faux? Absolument pas. Est-ce objectif? Cruellement trop. Alors qu’elle représente pour certains une marée d’arc-en-ciel, d’autres se battent avec la conviction que cet amas de couleur n’est qu’un mythe, une autre légende qui reste à prouver avec le temps. Si le monde est aujourd’hui injuste, c’est que nous lui donnons sa laideur en y marquant notre pouvoir, pouvoir qui, au final, s’avère possiblement dévastateur; autant pour l’univers en tant que tel que pour l’humanité en elle-même. Pourtant, nous retrouvons réconfort en nos valeurs, en ce que l’on croit important, ce que nous tenons à cœur… Comme quoi? L’égalité? Quelle égalité? Dites-moi, car il est sûr que plusieurs exemples me semblent pertinents, mais si l’on creuse, s’il y avait réellement égalité en tout et partout, existerait-il encore des régimes dictatoriaux? Je réessaie: la paix? Non, malheureusement, il y a la guerre. À la justice, le respect, l’amour, l’accomplissement de soi, le bonheur, la confiance et la fraternité, je réponds d’un mot simple: discrimination.

Ce n’est un secret pour personne, le racisme, le sexisme, l’homophobie, la transphobie et autres «principes» qui s’attaquent à un groupe de personne précis sont des formes de haine qui inondent l’humanité de souffrance, d’incompréhension et de frontières. Parfois, on associe différences avec étiquettes, oui oui, des étiquettes… cette même idée qui est surtout reprise dans des films et des histoires qui finissent en disant qu’un simple mot n’a pas la force de décrire ou d’apprendre comment se comporter face à quelqu’un en vue de ses différences. J’avoue que cette morale soit touchante et en partie vraie, pourtant je me vois obligée d’être en désaccord. Je connais, moi, un mot qui a ce grand pouvoir. Il s’agit du terme «humain», car oui, si nous partons des bases, de l’essence même du respect, nous devrions traiter les autres comme nous aimerions nous-même être traités. Bien qu’il y ait des différences entre les uns et les autres, nous sommes reliés à celles-ci par nos points communs: le fait que chacun ressente des émotions, ou encore simplement que nous sommes tous différents, et que nous pouvons créer de cette diversité une force.

Si l’on se base sur la pyramide de Maslow, schéma représentant en ordre hiérarchique les besoins humains, tout revient aux mêmes constats, laissez-moi vous montrer en quoi:

Comme il est indiqué sur le schéma ci-dessus, on peut retrouver cinq niveaux de besoin à «combler»;

· Les besoins physiologiques, soient les besoins qui assurent la survie d’un être (manger, boire, dormir…);

· Besoin de sécurité, sentiment d’être protégé;

· Besoin d’appartenance, qui, en gros, représente la nécessité de créer des liens avec le monde qui nous entoure et les gens qui y vivent;

· Besoin d’estime, auquel on associe respect des autres, mais aussi de soi, et, pour terminer;

· L’accomplissement de soi, le besoin qui pointe la pyramide, celui qui dicte que le(s) rêve(s)et que notre mission sur Terre est accomplie.

Partant au pied de la pyramide, nous retrouvons les besoins primaires, puis, plus les échelons se superposent, plus ils deviennent secondaires et personnels, ils peuvent varier de forme et d’interprétation d’une personne à l’autre.

Cette représentation des besoins humains serait, selon M. François Morin, professeur d’éthique à l’école Armand-Corbeil, un système fiable sur lequel baser et repérer le minimum de l’égalité dont tous, quels qu’ils soient, devraient bénéficier: partout au pays comme aux quatre coins du globe. M. Morin stipule que les trois premiers étages de la pyramide seraient essentiels à combler pour pouvoir dire que le monde est réellement juste de ce côté, étant donné que l’estime et l’accomplissement sont des quêtes plus subjectives, et les changements d’une société, qu’elle soit juste ou non, ne peuvent malheureusement pas toujours aider à l’atteinte de ce type de but.

«On oublie parfois ce qu’est la beauté du miracle de la vie», a un jour dit François Morin; j’avoue être entièrement d’accord.

Presqu’un mois s’est écoulé entre la ligne que vous lisez à l’instant et celle juste au-dessus. Un mois entier durant lequel j’ai douté de mes capacités. Tout ce temps, je l’ai employé aux fins d’une grande remise en question à propos du message que je voulais porter, transmettre et exprimer, ainsi que ma manière de le promouvoir. Pourquoi ça? Simplement après une discussion avec mon professeur d’histoire et géographie, Martin Maisonneuve, portée sur un amalgame et une panoplie de sujets qui m’ont immensément bouleversée. Alors qu’au départ, je voulais pencher pour le drame de la situation avec un discours presque moralisateur, il m’a fait changer d’avis. Il a donné un nouveau souffle à mes intentions, car oui, je l’ai réalisé; avec causes et conséquences se doit d’apparaître solutions. Bien que lors de la discussion, je n’y avais point prêté d’attention particulière, il semblait accorder une importance singulière au fait qu’après l’indignation, vient la mobilisation. Il a, bien sûr, illustré ses propos à l’aide du fameux « sois le changement que tu veux voir dans le monde », et je crois, d’ailleurs, n’avoir jamais interprété cette phrase comme je l’ai fait ce jour-là. Jamais.

M. Maisonneuve me précisait que se mobiliser permet de contribuer à une cause pour laquelle nous voulons personnellement nous investir et que nos actions sont ce qui définissent notre futur, aussi individuel que commun; d’où le bénévolat. Il m’a appris, d’une certaine manière, qu’il faut savoir grimper des collines avant de s’attaquer aux montagnes, en me disant qu’il faut d’abord commencer par son propre quotidien, puis, petit à petit, aller plus loin, se dépasser au travers de nos habitudes et valeurs. Oui changement, oui égalité; mais d’abord réflexion, plan et actions. Ainsi, à tout combat pour nos valeurs, nous répondrons présents, oui, en tant que personne, mais d’abord en tant qu’être humain. Oui, c’est bien beau de se faire dire que nous pouvons apporter un changement dans le monde, mais il faut en premier lieu savoir comment faire et ça, c’est une autre histoire. Chacun peut faire quelque chose, mais pas sans volonté, sans conviction… pour changer le monde, j’ai appris qu’il fallait s’indigner, mais surtout se mobiliser. Réalisez vos rêves, soyez audacieux! Mais restez attentif à ce que vous faites et ce que vous voulez transmettre, car comme me l’a mentionné M. Maisonneuve, c’est dès qu’il y a un «eux» et un «nous» que l’on s’égare entre justice et vengeance.

Par Marianne Lachance

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