1- ÉTHIQUE

Qu’est-ce que la réflexion éthique?

L’éthique consiste en une réflexion critique sur la signification des conduites ainsi que sur les valeurs et les normes que se donnent les membres d’une société ou d’un groupe pour guider et réguler leurs actions. Cette réflexion éthique, qui permet le développement du sens moral de la personne, est indispensable pour faire des choix judicieux.

La réflexion éthique vise ultimement la poursuite du bien commun et la reconnaissance de l’autre. La recherche de solutions pour mieux vivre ensemble est rarement un exercice de défense de point de vue. Elle cherche plutôt la conciliation des points de vue au travers d’un ensemble de solutions, de choix ou d’actions qui permettront de réduire les tensions. Il y aura souvent plusieurs solutions acceptables ou une combinaison de solutions. On sort de l’approche de ce qui est bon ou mal, de ce qu’on devrait ou ne devrait pas faire ou même de LA meilleure chose à faire. On s’éloigne du positionnement noir ou blanc pour explorer des zones de gris et des variations de couleurs aussi.

La démarche proposée pourrait être illustrée par le schéma ci-dessous :

1- Questions factuelles :

  • Qui? : Qui est en cause dans cette situation ? Quels sont tous les acteurs ?
  • Quoi? : Que s’est-il passé ? Quels sont les faits connus ? Etc.
  • Où? : Où a lieu la situation observée ? Dans le cas des médias sociaux, « où » peut vouloir dire dans la sphère publique, privée ou semi-privée. Il peut également vouloir dire « à l’école », « en dehors des murs de l’école », etc.
  • Quand? : Quand la situation décrite a-t-elle eu lieu ? Le jour ? Le soir ? La nuit ? La fin de semaine ? Etc.
  • Comment? Comment cela est-il arrivé ? Quels sont les événements qui ont permis ou préparé cette situation ? Quelles ont été les réactions à cet événement ? Etc.
  • Pourquoi? Pourquoi un élève a-t-il agi de la sorte ? Pourquoi l’enseignant a-t-il réagi de cette manière ? Pourquoi telles ou telles règles sont-elles présentes ou pas à l’école ? Etc.
  • Combien? Combien de personnes sont-elles concernées par cette situation ? À quelle fréquence observe-t-on tel ou tel comportement ? Etc.

Ces questions aident à saisir l’ensemble de la situation. Elles permettent de prendre une distance par rapport à celle-ci. Elles ont comme effet de « calmer le jeu », de poser un regard froid et le plus objectif possible. À l’inverse, les questions morales soulèvent les passions et impliquent les acteurs dans leurs émotions.

2- Les points de vue

  • Points de vue : Quels sont les différents points de vue en présence ? Chaque acteur identifié a un point de vue différent. Chaque élève, chaque enseignant, chaque membre du personnel, chaque parent… a un point de vue singulier. Etc.
  • Repères : Les points de vue varient parce que les repères de chacun sont différents. Chaque personne n’observe pas les faits de la même manière, ne porte pas attention aux mêmes caractéristiques, ne retient pas les mêmes informations, ne fait pas les mêmes liens, etc. Les repères peuvent être de différents ordres : scientifique, juridique, religieux, social, émotif, etc. Ils peuvent évidemment aussi être des normes ou des valeurs.
  • Normes : Quelles sont les normes en cause ? Quels sont les règlements de l’école, de la classe ? Quelles lois peuvent intervenir dans la situation ? Que pourrait apporter l’éclairage d’un policier, d’un avocat, d’un juge, d’un surveillant, d’une direction, etc. ? Quelles sont les normes tacites, culturelles, informelles de votre milieu ? Qu’est-ce qui est acceptable ou non aux yeux de la majorité ? Etc.
  • Valeurs : Qu’est-ce qu’une valeur au juste ? On peut définir le plus simplement possible ce concept de la façon suivante : ce qui est important pour une personne ou un groupe et l’ordre dans lequel elle ou il place ces choses au regard d’une situation comportant des questions éthiques. Les valeurs des jeunes sont souvent différentes de celles des adultes parce que leurs besoins sont très différents. Par exemple, beaucoup de jeunes accordent de l’importance à la reconnaissance des autres afin d’être acceptés. Plusieurs sont prêts à poser bien des gestes qui peuvent paraître insensés aux yeux d’un adulte pour être reconnu par leurs pairs. Les choses auxquelles chacun accorde de l’importance peuvent prendre une place différente selon le contexte : à la maison, au travail, dans mes loisirs, en présence de telle ou telle personne, etc. Les valeurs peuvent donc varier énormément selon chaque personne et en fonction du contexte.
  • Tensions : C’est la différence entre les points de vue qui engendre des tensions et donc des questions éthiques. Si tout le monde avait exactement le même point de vue, aucune question éthique ne se poserait, aucune tension ne serait engendrée. Ces différences de repères, de normes et de valeurs sont source de tensions. L’identification des ces tensions permet d’entrevoir des solutions acceptables pour le plus grand nombre.

3- Choix ou actions possibles

  • Choix ou actions : Devant une situation comportant des questions éthiques, différents choix se présentent, différentes actions sont possibles. Souvent, à priori, deux choix s’imposent : faire ou ne pas faire telle ou telle chose, permettre ou interdire, accepter ou refuser. La réflexion éthique invite à explorer une diversité d’options, de choix, d’actions à entreprendre dans une situation. Ce processus de réflexion suscite la créativité, cherche d’autres solutions que celles qui apparaissent d’emblée, tente de prendre en compte une variété de points de vue.
  • Conséquences : La réflexion sur les conséquences cherche à évaluer les impacts tant positifs que négatifs des choix ou des actions qui se présentent. La prise en compte des impacts positifs est primordiale.

Mieux vivre ensemble : La réflexion éthique vise ultimement la poursuite du bien commun et la reconnaissance de l’autre.

Source: Benoit Petit, Service National du RÉCIT