Le 3-4 mai dernier lors du colloque scientifique international sur les TIC en éducation, j’ai assisté à la conférence de Thierry Karsenti sur l’impact des TBI sur la réussite scolaire : ce qu’en disent les recherches.
Le but de sa conférence est de faire le point sur ce sujet abondamment traité dans les médias et par le fait que le Gouvernement du Québec va équiper toutes les salles de classe du Québec. Ainsi, il constate que le TBI fait l’objet d’un débat et plusieurs s’interrogent sur l’utilité réelle dans un contexte scolaire.
Dans un premier temps, l’équipe de monsieur Karsenti a recensé une centaine de recherches récentes qui portaient sur le TBI en éducation. M. Karsenti précise que malgré les nombreuses études, il y en a peu qui ont mesuré les avantages du TBI sur la réussite des élèves. On trouve plusieurs articles qui vantent les mérites de l’outil ou celles qui sont basées sur les perceptions des élèves ou des enseignants. Aussi, il rappelle qu’il est paradoxal que l’on fasse la promotion d’un outil qui favorise l’enseignement magistral dans le contexte où l’on met l’accent sur des pédagogies centrées sur l’élève.
En résumé, M. Karsenti retient dans sa recension des écrits qu’il a analysés qu’il y deux avantages potentiels aux TBI. Le premier concerne une meilleure présentation magistrale de contenu théorique et le deuxième, l’élément que l’on retrouve le plus souvent dans les recherches, est une augmentation de la motivation. Cependant, M. Karsenti note que la motivation semble s’estomper avec le temps. Enfin, suite à l’analyse des recherches, il y a peu d’éléments qui justifient l’intégration pédagogique du TBI dans toutes les classes du Québec. Par conséquent, le TBI risque d’être peu utilisé puisque son usage peu demander beaucoup de temps pour régler les problèmes techniques et pour préparer son contenu pour le TBI.
Au-delà des débats qui polarisent les positions entre les fervents défenseurs du TBI ou de ceux qui le critiquent vertement, j’ose ajouter une perspective où Dillenbourg (2008) mentionne que si l’on utilise le tableau vert, est-ce que l’on fait de l’intégration du tableau vert dans son enseignement? J’utilise le tableau vert simplement…parce j’en ai besoin. Alors, pour le TBI, peut-on l’utiliser simplement parce que l’on a besoin?
Pour plus de détails sur la recension des écrits
Références
Dillenbourg, P. (2008). Integrating technologies into educational ecosystems. Distance Education, 29(2), 127-140
Karsenti, T., Collin, S. et Dumouchel, G. (2012). L’envers du tableau: ce que disent les recherches de l’impact des TBI sur la réussite scolaire. Vivre le primaire, 25(2), 30-32.
Crédit photo: http://commons.wikimedia.org
Le tableau ,noir, vert, blanc…Tous les tableaux sont boudés avec le temps car on oublie trop souvent que «parler» n’est pas suffisant et que le style préférentiel de l’enseignant n’est pas celui de tous les enfants.Espérons que le tableau intéractif saura motiver plus que les enfants afin d’en arriver à respecter les différents styles d’apprentissage, les entrées de l’information,et les intelligences multiples pour la réussite de l’enfant et la satisfaction de l’enseignant car un enfant qui réussit, c’est toujours motivant!