NOLAN SORRENTO

L’homme est seul devant l’immense baie vitrée.

Devant lui s’étend la plus vaste armée jamais assemblée dans l’OASIS. Dix bataillons d’un millier de soldats d’élite en armures lourdes. Cinq-cent transports de troupes aéroportés pour les déplacer en zone de combat. Une centaine d’escouades tactiques variées : éclaireurs, tireurs d’élite, assassins furtifs, spécialistes en démolition. Tous se tiennent parfaitement alignés au garde-à-vous en rangs stricts et ordonnés.

De chaque côté de ce déploiement spectaculaire d’avatars, cinq bataillons comptant chacun une vingtaine de véhicules blindés lourds pilotés par la crème des pilotes de simulation. Eux aussi sont stationnés avec une perfection géométrique absolue.

En orbite géostationnaire au dessus du champ de déploiement flotte une armada telle que personne n’en a jamais vu dans l’OASIS. Plus d’une centaine d’escadrons de chasseurs flottant comme autant de moustiques autour d’une cinquantaine de croiseurs lourds dernier cri. Mais même ces croiseurs ne semblent être guère plus que des jouets face aux deux méga-cuirassés de classe Titan qui les cachent dans leur ombre.

Depuis sa fenêtre, Nolan Sorrento, directeur du tout nouveau département d’Oologie d’Innovative Online Industries, admire la précision et la discipline des forces de IOI, son armée personnelle.

Un autre avatar entre dans l’immense pièce qui sert de bureau virtuel à Sorrento. Les talons haut de la jeune femme font écho sur le sol d’acier miroitant alors qu’elle s’approche de son supérieur. Une fois postée en retrait derrière lui, elle attend que le directeur l’interroge.

« Alors ? Quelles sont les nouvelles, Miss Viper ? »

« Le rapport de l’équipe d’éclaireurs est formel : tout porte à croire qu’ils sont en possession de l’œuf. Les forces impliquées du Kingdom et de la Légion sont presque décimées. 82% de pertes estimées. L’Arcadia IV a quitté le secteur 7 grâce au Relai Omega, comme nous l’avions prédit. »

Un sourire de satisfaction apparaît sur le visage de Sorrento.

« Alors, c’est à nous de jouer. »

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