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Tout est immobile dans la ruelle. Parfaitement, complètement et totalement immobile. Comme si toute l’allée sombre était figée dans le temps.

Les gouttes de cette pluie grisâtre et acide qui s’abat sur la cité sont figées en l’air. Les grands tissus rouges et noirs accrochés aux escaliers de secours qui marquent le territoire du clan des Black Crowes sont fixés sur place. Les éclaboussures des flaques d’eau sale ne retombent pas.

Au fond de la ruelle, le groupe des 4 membres des Black Crowes qui encerclent le jeune garçon sont pétrifiés. Le coup de poing qui menaçait de s’abattre sur le garçon est bloqué à quelques centimètres seulement de son visage.

Dans le calme absolu et surréaliste qui englobe les lieux, un seul son se fait entendre.

Une voix.

Une voix douce et claire qui résonne dans la parfaite immobilité de la scène. Ses notes pures font écho entre les mille et un objets et particules en suspension dans l’air.

Une jeune fille s’avance lentement dans la ruelle. De la main, elle écarte délicatement les gouttes d’eau devant son visage. Elle s’avance sans émettre un bruit, si ce n’est de sa voix qui empli toujours l’air ambiant. Elle se faufile entre les conteneurs, les déchets et les voyous du clan des Black Crowes.

Arrivé près du jeune garçon, toujours immobilisé, le visage figé dans une pose crispé en attente d’un coup, elle le prend sous son bras. Tranquillement, elle le soulève et l’emmène avec elle.

Lorsque sa voix cesse enfin de résonner dans la ruelle, les voyous mettent encore plusieurs minutes à comprendre ce qui vient de se produire.

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