Bilan des classes AVAN au secondaire

À l’automne 2017, cinq enseignantes du secondaire des écoles Armand-Corbeil et Félix-Leclerc de la CSDA ont décidé de se joindre à l’aventure des classes AVAN, Apportez votre appareil numérique.  Elles faisaient partie d’un groupe complété par huit enseignants du primaire. Ce projet d’accompagnement du service local du RÉCIT de la CSDA en est à sa deuxième année. Les classes AVAN ont bénéficié d’une subvention ministérielle dans le cadre de la mesure 15080 Virage numérique dans l’éducation.  

Voici le bilan de leur première année en cinq questions!

  1. Quelles sont les raisons qui les ont motivées à participer au projet AVAN?

Les enseignantes partagent la même passion pour l’enseignement et pour l’intégration du numérique en classe.  En se joignant au projet, elles pouvaient se rencontrer pour échanger avec d’autres enseignants vivant la même réalité.  En cours d’année, ce réseautage est devenu important et a permis aux participantes de bonifier leur approche pédagogique en classe avec le numérique. En permettant à leurs élèves d’apporter leur appareil technologique en classe, elles voulaient mettre en vitrine la réalité d’aujourd’hui.  Changer la perception de l’usage des technologies, c’est prôner que l’utilisation du numérique en milieu scolaire n’est pas la même qu’à la maison. Exploiter au maximum le numérique en classe, c’est développer sa créativité comme enseignante et faire confiance à ses élèves qui apprennent à sortir du moule et à se dépasser.  C’est aussi allumer des étincelles chez ces derniers et les amener à leur sentiment de compétence avec le numérique.

  1. Depuis la classe AVAN, qu’est-ce qui a changé dans leur façon d’enseigner?

Elles ont noté un changement dans leur façon d’enseigner. L’enseignement est moins structurant pour les élèves, la pédagogie est plus active puisque les présentations magistrales sont moins utilisées. Leur posture d’enseignante est celle d’un guide pour les élèves facilitant ainsi la différenciation pédagogique en classe. Certaines ont mentionné que l’utilisation du numérique en classe leur permettait de démontrer des choses que les élèves ne pourraient voir autrement. Au besoin, les enseignantes n’hésitent pas à solliciter les compétences numériques des élèves en classe.

 

« Les classes AVAN nous permettent d’atteindre différents types d’élèves par une plus grande flexibilité pédagogique qui donne plus de liberté aux élèves. »

Christine Savard, enseignante d’anglais langue seconde à l’école Félix-Leclerc

 

  1. Depuis la classe AVAN, qu’est-ce qui a changé chez leurs élèves?

Toutes sont d’accord : les élèves se développent positivement à plusieurs niveaux.  Que ce soit leur autonomie face à la tâche, leur créativité, leur compétence à communiquer ou leurs compétences numériques, les élèves développent leur sentiment d’efficacité personnel. La qualité des travaux des élèves a été observée de la part des enseignantes.  Certains élèves veulent aller plus loin dans leurs apprentissages. Ils persévèrent face à la tâche et ils se donnent même le droit à l’erreur afin de comprendre ce qu’ils font. Les élèves ont la possibilité de mieux réussir parce qu’ils apprennent de différentes manières parce que l’enseignement est varié.  Par contre, l’utilisation du numérique en classe n’est pas une solution miracle.  Il y a des élèves ont de la difficulté à se prendre en main même s’ils utilisent la technologie et d’autres, pour qui, la tâche à réaliser est plus complexe.

« La culture générale des élèves se développe de plus en plus.  Les élèves apprennent pour le plaisir d’apprendre! »

Nancy Marsan, enseignante de français à l’école Félix-Leclerc

 

« Les élèves sont fiers et heureux du travail qu’ils font! »

Mélanie Caya, enseignante de français à l’école Armand-Corbeil

 

 

  1. Quels usages des appareils numériques en classe AVAN améliorent les apprentissages des élèves dans leur discipline?

Les enseignantes présentes lors du bilan étaient spécialisées dans le domaine des langues. Voici leurs constats :

  • Les élèves ont accès à une diversité de ressources en classe. Les ressources vidéo et audio leur permettent d’avoir une écoute active à leur rythme.
  • Au niveau de l’écriture, les élèves gagnent du temps de qualité. L’utilisation d’outils d’écriture collaboratifs permet une rétroaction rapide entre l’enseignante et les élèves. Aussi, le travail collaboratif permet à une équipe élèves de travailler sur un même texte.
  • L’accès aux outils numériques permet aux élèves de développer leurs compétences en écriture. Les fonctions d’accessibilités de Word Online dont le lecteur immersif et les étiquettes de mots ainsi que le logiciel Antidote sont utilisés par les élèves pour leur permettre de se questionner sur leur rédaction.
  • L’innovation par le numérique dans les situations d’apprentissage par les enseignantes amène les élèves se développer sous un autre angle. Des projets intégrant l’apprentissage par la ludification à l’aide d’un jeu d’évasion (Escape Game), la réalité virtuelle, la réalité augmentée, des contenus interactifs, la création de sites web et l’utilisation des médias sociaux ont émergé en cours d’année.

 

« Les rétroactions pour les élèves sont plus rapides. »

Nadine Ouellet, enseignante de français à l’école Armand-Corbeil.

Des élèves en action lors d’une activité de révision de fin d’année sous forme de jeu d’évasion (escape game) dans la classe de Nadine Ouellet
  1. Est-ce qu’on devrait étendre le projet AVAN à d’autres classes au secondaire? Pourquoi?

La réponse est unanime… Oui

Par contre, il leur semble essentiel, au secondaire, de décloisonner les disciplines et mettre de l’avant le côté interdisciplinaire.  Pour que l’intégration soit plus efficace, il est nécessaire de former des équipes niveaux. Les classes AVAN devraient s’étendre et être la norme. Selon les enseignantes, pour rendre le tout possible, il est nécessaire d’informer les différents intervenants sur l’usage du numérique en milieu scolaire et de les former. Les enseignantes poursuivront l’an prochain et veulent contaminer leur milieu, d’autres enseignants s’ajouteront au projet.