Le jeu est simple.

L’Arène mesure deux kilomètres de diamètre. Dix joueurs y entrent. Un seul peut en sortir. Chaque fois qu’un joueur est éliminé, l’arène rétrécit.

Son plan est simple. Se cacher. Attendre la nuit. Chasser.

Il passe la matinée enlisé dans la vase près d’un étang. Un autre concurrent l’a enjambé sans jamais l’apercevoir. En après-midi, il s’accroche parmi les stalactites au plafond d’une petite caverne sombre et moite.

Puis, les deux soleils se mettent lentement à décliner à l’horizon.

Grimpé à un tronc énorme, il guette la tombée de la nuit. Lentement, la lumière se fait plus jaunâtre. La cime des arbres prend alors des teintes allant d’un jaune ocre à un rouge brunâtre. Doucement, les ombres s’étirent jusqu’à former des ondes mouvantes aux formes cauchemardesques sur le sol de la forêt.

Éventuellement, les derniers rayons de lumière percent de plus en plus difficilement le feuillage dense. Le crépitement de nombreuses variétés d’insectes nocturnes commence à se faire entendre. Doucement d’abord, puis de plus en plus fort.

Lorsque les deux boules de feu ne sont plus qu’une lueur mourante à l’horizon, il s’accroupit au creux d’une branche, ferme les yeux et fait le vide en lui.

En ouvrant les yeux, il sourit. C’est la nuit. C’est son heure, son élément, son domaine. Tel un prédateur, il se met silencieusement en chasse.

Avant le lever du soleil, il sera le seul. Le dernier.