Lorsque l’écho du coup de feu se dissipe, le silence s’installe à nouveau dans la pièce aux murs métalliques.

L’avatar féminin qui a appuyé sur la gâchette abaisse lentement l’arme et observe la cible à l’autre bout du champ de tir : on distingue à peine une marque sur le cercle blindé. La femme semble déçue et résignée.

« Voilà. Vous voyez ? C’est comme je dis : c’est une bonne arme, mais elle ne réussira jamais à percer le blindage d’un exosquelette cybernétique de classe 4.»

Adossé au mur, l’autre avatar, un homme caché sous un ruban sombre, prend l’arme que la femme lui tend et se met à ajuster la lunette de visée.

« J’ai payé pour toutes les modifications que vous m’avez recommandées. Canon d’adamantium vrillé, accélérateur à projectile magnétique, mise à feu digitale, lunette programmable à poursuite de cible, calibrage professionnel… J’ai dépensé sans compter. Et tout ça pourquoi ? Rien ! Vous n’avez pas tenu parole : vous n’avez pas rendu cette arme capable de me faire gagner !»

L’homme s’arrête et redonne l’arme à sa cliente. Il ne prononce que deux mots.

« Essayez maintenant. »

Le regard de la femme montre clairement qu’elle est certaine de perdre son temps. Elle porte l’impressionnante arme à son épaule, retient son souffle et fait feu.

À l’autre bout du champ de tir, la lourde cible blindée explose littéralement comme un melon trop mûr. Il n’en reste qu’une poignée d’éclats brûlants qui se sont fichés dans le sol et les murs.