Les chercheurs dans le domaine de l’éducation, dont entre autres Martineau et Gauthier (1999), sont d’avis qu’il existe un lien entre une gestion de classe efficace, qui crée davantage d’occasions d’apprentissage, et l’amélioration des résultats scolaires des élèves. Par ailleurs, les élèves qui manifestent des difficultés de comportements bénéficieraient davantage de la mise en place de pratiques efficaces en gestion de classe.

Selon Bissonnette (2016), gérer efficacement la classe et le comportement des élèves c’est : « utiliser un ensemble de pratiques et de stratégies éducatives afin, d’une part, de prévenir et de gérer efficacement les écarts de conduite des élèves et, d’autre part, de créer et de maintenir un environnement favorisant l’enseignement et l’apprentissage ».

Sous plusieurs aspects, le vécu des enseignants d’aujourd’hui n’est pas différent de ceux d’autrefois. En effet, « le travail de l’enseignant est soumis à la complexité, à l’incertitude, à la singularité ». Selon Karsenti (2015), plus du quart des nouveaux enseignants quittent la profession au cours des sept premières années. Plusieurs auteurs, dont Dufour (2010), mettent en évidence les défis reliés à la gestion de classe comme dénominateur commun au décrochage des enseignants. Il n’est pas rare pour un enseignant qui débute de se voir confier les classes les plus difficiles ou des tâches regroupant plusieurs niveaux et plusieurs clientèles, rendant ainsi le défi encore plus grand. « La professionnalisation est un processus d’apprentissage dynamique et continu. Cet apprentissage n’est jamais terminé, compte tenu de la complexité des situations et de la mouvance des contextes qui déterminent l’agir professionnel ». Il va donc de soi qu’un accompagnement et un soutien, de même qu’une réflexion régulière sur ses pratiques de gestion classe, sont des incontournables afin de favoriser la rétention des enseignants et la mise en place de pratiques efficaces.

Compte tenu du caractère interactif de la classe, il est important de considérer celui-ci au moment de planifier ou de mettre en œuvre des interventions préventives, étant donné que celui-ci peut en complexifier l’application. Il faut donc tenir compte des six grandes caractéristiques qui définissent le contexte d’une classe, soit :

l’immédiateté : les évènements se produisent rapidement;

la notoriété publique : les évènements se produisent devant des témoins;

la multidimensionnalité : la classe est constituée de plusieurs types d’élèves;

l’imprévisibilité : le caractère immédiat des évènements influe sur la manière dont la

situation va évoluer;

l’historicité : la façon dont la situation est résolue crée un précédent pour les

situations futures;

la simultanéité : plusieurs évènements se déroulent en même temps.

 

 

Différentes approches ou modèles de gestion de classe ont été développés au cours des dernières décennies. Ceux-ci possèdent des forces et des limites propres à chacun. Plus l’éventail d’outils à la disposition de l’enseignant sera grand, plus il sera en mesure d’utiliser l’intervention la plus efficace dans une situation donnée. Toutefois, nous avons choisi d’utiliser les modèles de l’Université de Sherbrooke (2008-2011) et les Cinq composantes de la gestion de classe de Nancy Gaudreau (2016), lors des formations et des accompagnements, dans un souci de cohérence et de langage commun.

Le modèle de l’Université de Sherbrooke

Les cinq composantes de la gestion de classe de Nancy Gaudreau