L’intelligence artificielle au service de l’indépendantisme québécois

Ahhh… l’indépendance du Québec, mon sujet de débat préféré. Un sujet qui soulève toujours son lot de passions et sur lequel tout le monde a son mot à dire. Peu importe notre opinion là-dessus, on ne peut pas nier le fait que le mouvement souverainiste est en montée au Québec, et encore moins faire mentir les statistiques. En effet, en septembre 2023, 37% des Québécois étaient en faveur de l’indépendance, puis 39% en novembre 2023 et 41% en janvier 2024 selon un sondage de Pallas Data. Cette montée est le fruit d’une implication toujours plus grande de la part des fiers représentants de ce mouvement, dont certains ont récemment atteint un nouveau sommet en développant « L’intelligence artificielle qui rend indépendantiste ».

Surnommé « OUIA », ce système est une initiative de l’organisme québécois OUI Québec (Organisations Unies pour l’Indépendance), qui a eu la gentillesse de m’accorder une entrevue sur ce nouveau projet avec leur présidente, Camille Goyette-Gingras.

Pour commencer, Mme Goyette-Gingras m’a expliqué que les OUI Québec sont un regroupement non-partisan, donc qui ne promeut pas un parti politique en particulier, seulement l’idée de l’indépendance du Québec. Il rassemble des organisations, des citoyens et des syndicats, en plus de vulgariser cet enjeu politique. Pour eux, être souverainiste, c’est se sentir Québécois, c’est s’identifier à la culture d’ici. OUI Québec a pour objectif de réinventer le mouvement souverainiste et d’attirer une clientèle plus jeune.

L’idée d’une intelligence artificielle indépendantiste leur est venue de la part de bénévoles. Il faut savoir que, lorsqu’on s’implique chez OUI Québec, on est ajouté à leur groupe Messenger, qui est une sorte d’usine à inspiration pour l’organisation. Donc, lorsqu’un des membres a proposé cette idée, d’autres se sont montrés très intéressés et avaient envie d’embarquer dans le projet. Ils n’ont pas eu besoin de chercher très longtemps des programmeurs disposés à créer l’IA, car certains membres de l’organisation avaient les compétences nécessaires. Après beaucoup de travail, la « OUIA » a vu le jour. Elle a été programmée pour pouvoir répondre rapidement et efficacement à des questions sur le projet d’indépendance québécoise. Au lieu de se nourrir d’informations trouvées sur internet, elle utilise les documents de référence qui lui sont fournis, comme Le livre qui fait dire oui, Finances d’un Québec indépendant, Forger notre avenir, etc. Bref, c’est en quelque sorte un outil de publicité pour le mouvement souverainiste. Camille Goyette-Gingras affirme que le site web est très consulté.

L’intelligence artificielle qui fait dire oui a toutefois ses limites. Elle ne peut pas expliquer pourquoi l’indépendance du Québec ne serait pas une bonne chose, mais elle peut présenter les arguments de ceux qui y sont défavorables. De plus, les questions très pointues ne sont pas son point fort. Elle a aussi connu quelques soucis techniques qui ont heureusement été réglés. Par exemple, elle qui était supposée être non-partisane était péquiste au départ ! Elle disait aussi que le Québec serait plus pauvre une fois indépendant, alors que c’est l’inverse.

Dans le futur, OUI Québec souhaiterait continuer de bonifier la quantité de documents auxquels le système a accès. L’organisme aimerait également que son IA devienne l’outil de référence par excellence en cas de questionnement sur l’idée d’indépendance. Jusqu’à maintenant, l’intelligence artificielle a été partagée sur la plateforme X par deux grandes figures politiques : Sol Zanetti, député de Québec Solidaire dans la circonscription de Jean-Lesage, et Paul St-Pierre-Plamondon, chef du Parti Québécois.

Pour ce qui est de la prochaine année, les OUI Québec ont beaucoup de projets à l’horizon. Jusqu’au printemps, ils présentent leur tournée « Renouveau », des rassemblements indépendantistes incluant discours et spectacles. Ils vont commencer un projet de plateforme collaborative permettant au public d’avoir accès et d’analyser le rapport de la Commission Grenier sur les possibles magouilles du camp du Non lors de la campagne référendaire de 1995.

En terminant, j’ai demandé à Mme Goyette-Gingras si elle avait envie de partager un message aux indécis. Elle m’a répondu que dans son cas, devenir indépendantiste l’a transformée. Pas seulement en ce qui concerne sa vision du Québec, mais aussi sa vision d’elle-même, de comment elle réfléchit. Prendre position face à cet enjeu l’a amenée à devenir une entrepreneure (comme mentionné plus tôt, elle est la présidente de OUI Québec), à considérer tout ce qu’elle peut faire et décider. Elle a trouvé un fort sentiment d’appartenance au sein du mouvement, envers notre peuple et envers le Québec.

Un gros merci à OUI Québec pour leur précieuse collaboration !

 

Par Catherine Boivin

 


Voici le lien pour accéder à la OUIA : https://ouia.org/

https://www.ouiquebec.org/

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