Rosalie Poulin

Royal Rumble

Le 5 juin prochain est la finale d’improvisation de l’Impact et du Choc d’Armand-Corbeil. C’est Mélanie Goyer, responsable des loisirs de l’école qui est en charge de cette activité parascolaire depuis plusieurs années. La présence des deux coachs est tout de même cruciale pour ces jeunes improvisateurs.

Cette année, Alexis Luis s’occupe du Choc et Philipe Chagnon de l’Impact. Dans le cadre d’un tournoi Royal Rumble organisé à l’école, les deux équipes s’affronteront une dernière fois pour la saison 2018-2019 le temps d’une soirée.

Il s’agit de l’ultime match pour 3 joueurs de l’Impact : Arielle Goudreault, Émile Riopel et Frank Henock. Une cérémonie émouvante suivra le match pour les futurs cégépiens. Ils procéderont à la signature de la populaire bande.

« C’est pour dire que nous étions là », m’explique Arielle.

Les deux équipes ont fini premières aux classements cette année. De plus, l’Impact a remporté la coupe Champlain l’an dernier. « C’est à ne pas manquer », m’affirme Émile. Le coût du billet est de 3$ à l’unité ou de 2 pour 5$. Ils sont en vente entre la cafétéria Sud et Nord durant l’heure du dîner. Faites vite!

 

Par Rosalie Poulin

Dans l’œil de René Poulin et de Ghislaine Audisio

Duo admirable, ils possèdent une histoire d’amour des plus improbables. 

À l’heure où l’amour se trouve sur toutes sortes d’applications douteuses, leur rencontre digne d’un conte de fée m’a gardée bouche-bée.

Rencontre atypique

Le destin les a effleurés alors qu’ils étaient à peine âgés d’une quinzaine d’années. Tous deux ont fait partie, par ricochet de connaissances à la recherche de potentiels membres, d’un organisme de correspondance internationale. Celle-ci en Europe. Celui-ci au Canada. Fruit du hasard, Ghislaine a reçu pour compagnon de lettre, René Poulin, résident du Québec.

Correspondance 

Ils ont fait connaissance par le biais de l’écriture l’équivalent de deux années complètes. C’est durant cette ère que, petit à petit, ils se sont prêtés au jeu et se sont véritablement connus. Le coût des interurbains étant exorbitant et Internet n’étant pas encore une option, ils avaient décidé de s’en tenir à l’écriture transatlantique pour converser. C’est pour ces raisons qu’une soif de se rencontrer s’était développée dans le cœur des deux adolescents. Retenu par le commerce familial, René l’avait invitée dans sa ville natale, Plessisville. Elle y est restée deux semaines, accompagnée d’amies. Une fois de retour chez elle, la cadence des lettres a augmenté considérablement. « On s’écrivait une fois par jour. […]  Le facteur était mort de rire […] Il savait très bien que c’était nos lettres d’amoureux […] On écrivait derrière les enveloppes : Vite, facteur, dépêche toi ! »  m’expliquent-ils entre quelques ricanements. Durant près de deux autres années, ils ont continué à s’écrire de cette façon avant de passer au prochain stade. À ce jour, ils gardent ces lettres précieusement dans leur demeure. On en compte près de 700!

Québec

C’est ainsi qu’à 19 ans seulement, Ghislaine est venue rejoindre son bien-aimé au Québec pour y résider. Une fois installée dans un appartement au cœur de Montréal avec son chéri, elle s’est retrouvée devant un moment critique. La demande d’immigration de la jeune femme fut refusée par le gouvernement en raison de son bas âge. Elle était alors considérée comme une simple touriste. Au bout de trois mois, Ghislaine serait jugée comme « illégale » si elle prolongeait son séjour. La simple idée de devoir se séparer à nouveau de continent leur était impensable. Une solution vint en tête aux tourtereaux : se marier. 

France

Alors qu’ils demeuraient au Québec, la pauvreté était leur colocataire. « René, il avait juste une bourse étudiante […] moi, je ne pouvais pas travailler », m’avoue Ghislaine. Comble de malheur, une crise économique frappe le Québec vers 1980. « Il y avait 30% de de chômage à Plessisville […] » continue-t-elle. Ils ont donc décidé de tenter leur chance de l’autre côté de l’océan, en France. Déterminé, René m’avoua qu’il était prêt à quitter son pays pour son épouse. Choix difficile? Certainement pas : « Moi, n’importe où, que ce soit au Québec, en France, moi, je n’ai rien trouvé dur. Du moment que j’étais avec Ghislaine, ça me convenait […] Mon minimum vital était là donc le reste était pas grave. » C’est ainsi qu’ils ont quitté le Québec pour Golfe Juan, tout près de Nice. 

Bonheur

Dans le pays de Molière, ils ont élevé leurs deux enfants, Agathe et Jérôme. Mariage heureux, deux merveilleux enfants, maintenant une panoplie de petits-enfants : ce duo vit le paradis terrestre. Ghislaine eut un doctorat en histoire après la naissance de ses enfants. René travailla dans un théâtre à Nice durant de longues années avant de prendre sa retraite. Ils possèdent aussi un gite dans leur demeure et accueillent des touristes à l’année longue. Même s’ils m’affirment qu’il est parfois difficile d’être loin de la famille Poulin, ils ne regrettent pas leur décision, admettant qu’ils sont fiers de la vie qu’ils mènent.

Mon chalet au Canada

Ayant caressé ce rêve durant des décennies, ils ont finalement acheté un chalet en rondin de bois au Québec. Ils y résident durant près d’un mois chaque année lorsqu’ils rendent visite à leur famille. C’est un moyen pour eux de garder, en quelque sorte, un pied au Québec. Pour le reste de l’année, il est disponible pour des locations via le site suivant : http://www.monchaletaucanada.com

 

Qui l’eût cru ? Il est encore possible de vivre des histoires d’amour à la Disney. Lâche Tinder et sort du papier… 

Par Rosalie Poulin

Dans l’œil de Claire Poulin

Dans l’œil de Claire Poulin

Claire Poulin

Ancienne ambassadeure du Canada, ex-coopératrice internationale, trilingue, grande voyageuse : âgée de 64 ans, cette femme possède une histoire des plus captivantes. J’ai eu la chance de m’entretenir avec elle via l’application Skype la veille de son départ en Indochine.

Études avant tout

Dès son plus jeune âge, elle accorda une grande importance à son éducation. Agathe, sa mère, lui enseigna la lecture et l’écriture avant son entrée à l’école. Étudiante modèle, elle refusa le rôle de femme au foyer auquel elle était destinée et poursuivit ses études jusqu’au cégep. Une passion grandissante pour les nouvelles connaissances l’entraina à l’université. Elle mit ses études en priorité pendant l’entièreté de sa scolarité.

Amour avec un grand « A »

Claire a toujours su, au plus profond d’elle, que son but ultime dans la vie était de voyager. C’est alors qu’elle rencontra Gaston Gauvin. Non seulement partageaient-ils le besoin vital d’explorer le monde, mais aussi un sentiment spécifique : l’amour. Ensemble, ils virent énormément de paysages. D’abord, ils firent un petit voyage en Europe. Par la suite, un road trip en Amérique du Sud. Puis, ils firent le tour du monde pour leurs thèses de doctorat en cinéma et en littérature en 1982. On compte à ce jour plus de 100 pays où ils ont posé pieds. Ayant une vie de globe-trotteurs, ils n’ont jamais désiré agrandir leur duo et vivent très bien avec ce choix.

Claire Poulin, exerçant son métier d’ambassadeure du Canada

Coopération internationale

Pendant quatre ans et demi, le couple a été posté en tant que coopérants internationaux pour l’ACDI (Agence Canadienne de Développement International), en République Dominicaine, en Tunisie ainsi qu’au Pakistan. Cet emploi consiste, entre autres, à instruire, par le biais de documentaires, les habitants de pays en voie de développement sur des enjeux locaux (hygiène, ITSS, etc.). Au bout de quatre ans, un concours attira particulièrement son attention. Il lui permettrait d’entrer au Ministère des affaires étrangères du Canada.

Ministère des affaires étrangères 

Elle fut sélectionnée en 1991 pour représenter son pays. Sa mission était, en partie, de démontrer une image positive du Canada à travers le monde. Durant ses 25 années de carrière, elle eut cinq postes à l’étranger. Elle a d’abord été agent politique en Argentine et en France, puis fut nommée ambassadeure dans les pays Baltes, au El Salvador et finalement en Uruguay. Lors de l’entrevue, elle me confia que le danger pouvait parfois se faire ressentir. C’était le cas au El Salvador, en 2008, en raison du taux de criminalité élevée. « Pour faire partie d’un gang de rue, à l’époque où j’étais là, il fallait qu’une personne tue trois [autres] personnes. Alors, disons que si tu es à un feu rouge et que la personne décide que c’est toi qu’il tue… », raconte-t-elle.

Ambassadeur e

Claire m’affirma que le mot ambassadeur ne possède pas de e. Elle demande tout de même cet usage à son égard. Mais pourquoi ce souhait ? La raison est simple : le féminin d’ambassadeur est ambassadrice. Sauf que les définitions sont différentes. Une ambassadrice est l’accompagnatrice de l’ambassadeur. C’est pour ces raisons que Claire créa son propre mot. Elle avait pris conscience qu’à cet époque, très peu de femmes exerçaient ce métier hors du commun et que c’était de son devoir de changer les choses. 

Rencontres marquantes

Sa carrière fut des plus enrichissantes au niveau relationnel. Elle fit la connaissance de diverses personnes, de leurs langues, de leurs cultures ainsi que de leur histoire unique. Une rencontre plus mémorable pour celle-ci fut en 2002, lorsqu’elle rencontra le Pape Jean-Paul II.

Retraite 

Elle quitta son poste en 2017, la tête haute. 

« Les 20 premières années de ma vie, je les ai faites avec ma famille […]. Les 20 autres années de ma vie ,[…] je les ai passées à voyager. Je me disais : il me reste plus ou moins 20 autres années… Qu’est-ce que je veux en faire ? »

 

Elle m’avoue un désir de se consacrer à de nouvelles occupations. Elle parle d’une envie d’écrire un roman, de recommencer l’aquarelle et, bien sûr, de voyager avec son fidèle compagnon. 

10 mars 2019

Rosalie Poulin, élève d’Armand Corbeil

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