Le jour des droits des femmes

Je suis née innocente et sans la moindre idée de l’aventure que je m’apprêtais à vivre. Une aventure violente et complexe aux mille aspects qu’on appela vie. Je suis une fille et le bébé de la dame à côté, lui, c’est un garçon. Nous étions pareils sur bien des points. Sur presque tout, à vrai dire. Même cerveau (le plus performant de tout le règne animal), la même espèce, une anatomie similaire, un ADN semblable à 98.5 % et potentiellement les mêmes rêves, passions, amis… En revanche, c’est à partir de maintenant que nos chemins se séparent. Il aura un avantage sur moi, car il détient cette chance d’être un garçon. Il a gagné ce coup du sort. Dans cette nouvelle édition du journal étudiant, les inégalités homme/femme actuelles et passées.

 

Au 19e siècle, ce n’est pas tant qu’on considérait la femme inférieure à l’homme. En revanche, la société débordait de stéréotype où chaque individu naissait avec une place.

 

– Femme : place dans le foyer, la femme honorable est celle qui prend soin de sa famille, heureuse et épanouie seulement avec un mari et des enfants, n’a pas besoin de faire des études supérieures puisque son cerveau n’est pas fait pour cela.

 

Pour les femmes de l’époque, ce modèle est le plus moral. En sortir signifiait que se ranger au rang de traîné. Ce format de société était mis en avant par l’éducation des parents, par la littérature, les images et surtout par l’Église chrétienne dès la prime jeunesse. Celle-ci menaçait d’excommunier celles qui ne se conformeraient pas aux règles de la bienséance (code vestimentaire). Le célibat à 25 ans témoignait d’une débauche latente.

 

Quelques exemples concrets :

– Les premières déclarations des droits de l’Homme ne concernaient pas les femmes. Il a fallu attendre 1946 en France pour que les deux sexes soient égaux aux yeux de la loi. Au Canada, le statut de « personne » ne leur est attribué rien qu’en 1929.

– Pas de contraception jusqu’en 1967 en France

– Pas le droit à l’éducation. La première avocate est arrivée en 1897 au Canada (Clara Brett Martin).

– Les salaires étaient ouvertement moindres en étant une femme. Par exemple, un ouvrier au bas-Canada qui effectue un travail dans une usine sera payé deux fois plus que son homologue féminine (sans possibilité de congé de maternité à l’époque).

– Il faut patienter jusqu’en 1960 pour que toutes les femmes du Canada puissent voter.

 

« Les hommes destinés aux affaires, doivent être élevés en public ; les femmes, au contraire, destinées à la vie intérieure, ne doivent peut-être sortir de la maison paternelle que dans quelques cas rares. » J.-J. Rousseau

 

L’inégalité homme/femme est beaucoup moins importante à ce jour, mais elle est encore présente. Dans le domaine de l’emploi, il y a des « emplois de femmes et des emplois d’hommes » et selon des statistiques cela désavantage les femmes au niveau salarial et de l’exigence du travail.

Certains disent que l’inégalité entre les hommes et les femmes, c’est de l’histoire ancienne. Détrompez-vous ! J’aimerais vous rappeler que notre société est toujours et encore diriger par des hommes.

Prenez comme exemple les États-Unis ou les femmes se font retirer tout leur droit à petit feu en commençant avec l’avortement, vous serez surpris quand je vous dirai que la cour suprême qui a fait ce choix est composée de 8 hommes sur un total de 12 juges.

Ou alors prenez le sport, combien de ligues féminines sont-elles réellement reconnues ? Combien de femmes sont-elles payées un salaire simplement comparable à celui d’un homme en tant que sportive ? Combien de femme ne peuvent pas vivre d’un sport ? Alors qu’un homme pourrait vivre plus d’une vie avec son salaire de sportif.

Deux simples exemples qui ne sont malheureusement pas les seuls, pour vous démontrent que les femmes n’ont jamais et ne sont toujours pas égale aux hommes.

Être une femme, c’est être emprisonné dans un corps, qui nous restreint, certain nous le font détester, pour certains celui-ci est tout ce qu’il y a chez nous. Un corps avec des formes, un visage, un cerveau. Les femmes sont fortes, elles sont puissantes, elles sont toutes incroyablement belles et elles sont intelligentes.

Le 8 mars, nous célébrons les droits des femmes, ceux qui ont été obtenus et ceux qui reste à obtenir. Nous célébrons ceux qui se sont battus, ceux qui se batte aujourd’hui et ceux qui se battrons demain.

On ne peut pas changer le monde, mais on peut changer ce qui se passe autour de nous. Ici, à Armand Corbeil et nous pourrions commencer par traité chaque femme comme elles le méritent.

 

Par Maya Shamas et Alexanne Drouin

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