La disparition d’une élève de notre école : Julie Surprenant

1999, une année où les finissants seront marqués à jamais

Dans la nuit du 15 au 16 novembre 1999, une jeune élève âgée de 16 ans qui allait graduer entre ces murs fut portée disparue. Laissant derrière elle sa famille, ses amis et ses enseignants, cette merveilleuse jeune femme ayant toujours l’air enjouée et qui aurait pu avoir une longue vie, a mené les services de police à plusieurs échecs concernant sa recherche. Peut-être que vos mères ou pères ont connu Julie Surprenant, la brunette aux vêtements aussi colorés que l’arc-en-ciel, dont le cas reste encore en partie un mystère. 

 

Qui était Julie Surprenant ? 

 

Selon les dires, Julie était une fille souriante à l’esprit amical. Certains la connaissaient grâce à ses habits colorés, ce qui laisse penser qu’elle avait une âme d’enfant ou de hippie. Puisqu’elle n’eut pas le temps de graduer, ses camarades de classe lui ont dédié une page entière dans l’album des finissants 1999-2000. Elle mesurait 1m57 et se faisait reconnaître avec son grain de beauté au niveau de son front. 

 Message de l’amie de Julie dans l’album des finissants 1999-2000 

 Page de l’album 1999-2000 dédiée à Julie Surprenant 

 

Où fut-elle aperçue pour la dernière fois ? 

Julie avait été vue le 15 novembre 1999 aux alentours de 20 h 45 à 21 h sur l’île Saint-Jean à Terrebonne, sur la rue de Castille située à 50 mètres de sa résidence, mais cela a été les 50 mètres qu’elle n’a jamais pu parcourir. Elle n’est pas rentrée chez son père après l’école, toutefois, Michel Surprenant n’en avait pas pris compte, car il savait que sa fille avait l’habitude de se rendre à la maison des jeunes avec son amie. Lors de sa descente du bus, le chauffeur affirma avoir vu un homme vêtu de foncé. Il demanda à l’homme s’il voulait monter, mais celui-ci avait un ton sombre et répondit que non. Les passagers du transport et les passants ont dit avoir vu deux hommes se diriger devant le logement de mademoiselle Surprenant au même moment, comme si elle était attendue. 

 

À son réveil, Michel n’aperçut point Julie dans le logement. Pensant qu’elle aurait dormi chez sa mère comme elle le faisait par moments, il prit son téléphone et appela la maman et découvrit que sa fille n’était pas allée y passer la nuit non plus. 

 

Le mardi 16 novembre 1999, son géniteur entra en contact avec des officiers de police pour signaler la disparition de Julie Surprenant, 16 ans, 1m57, cheveux bruns, courts et frisés. 

 

À la suite d’une recherche dans le voisinage, les policiers ont découvert que le voisin du dessus des Surprenant était nul autre que Richard Bouillon! Il s’agissait d’un agresseur sexuel ayant déjà été envoyé en prison à cause de crimes commis dans les années 1970 jusqu’aux années 1990. Sa peine fut de 6 ans et 5 mois et il avait été surveillé par les services policiers durant plusieurs années. 

 

Richard Bouillon est un suspect important dans cette affaire, car selon des témoins, il a été vu à Montréal avec un homme ressemblant à la description que le chauffeur de l’autobus avait donnée. L’enquête était dans une impasse durant plusieurs années jusqu’en 2006. 

 

L’année 2006 aurait pu aider les enquêteurs, mais nul n’aurait pu s’attendre à un tel retournement de situation. Monsieur Bouillon a été envoyé à l’hôpital de la prison cette année-là à la suite d’un cancer en stade avancé. Il était accompagné de l’infirmière auxiliaire Annick Prudhomme. Deux jours avant son décès, Richard a avoué avoir été le coupable, qu’il a bel et bien tué Julie Surprenant. Selon ses aveux, il l’aurait placée dans un sac de hockey avec des briques, puis l’aurait jetée dans la rivière des Mille-Îles dans la ville de Terrebonne. 

 

C’est seulement en 2011 que la police fut informée de ces informations cruciales pour l’avancement de l’enquête et pour permettre le deuil de ses proches. Selon Prudhomme, Richard Bouillon aurait dû rencontrer Claude Poirier, un journaliste et négociateur en prises d’otages, mais Annick n’était pas au courant que ces deux hommes n’ont pas pu se voir. En janvier 2011, elle apprit que Claude Poirier n’avait jamais eu cette fameuse rencontre avec monsieur Bouillon, c’est alors à ce moment-là que l’affaire de la jeune adolescente disparue en novembre 1999 avait été rouverte 11 ans plus tard. La Sécurité du Québec (SQ) annonce que le suspect majeur reste encore à ce jour Richard Bouillon, le voisin des Surprenant. Malgré toutes ces preuves contre lui, nous ne pouvons toujours pas prouver qu’il est responsable de l’homicide de Julie. De plus, les vidéos prises entre l’infirmière et Richard ont disparu durant les 5 ans qui ont séparé les aveux de l’annonce à la Sécurité du Québec. Nous savons que Bouillon avait un complice. Celui-ci pourrait purger la peine de Richard s’il avait été retrouvé plus tôt. 

 

Que devient Michel Surprenant ? 

 

À la suite de la disparition de sa petite fille, Michel refusa de faire son deuil en se répétant : « Tant que son corps n’est pas retrouvé ou que nous avons une preuve fixe qu’elle soit morte. il n’y a pas de deuil à faire ». Il continue d’espérer le retour de Julie 25 ans plus tard. 

 

Il fut le président de l’Association des familles des personnes assassinées ou disparues (AFPAD) jusqu’en 2014 et s’est présenté au Parti conservateur en 2015. 

 

Quel effet la disparition de Julie a causé à ses camarades et enseignants ? 

 

Selon les enseignants, la disparition de mademoiselle Surprenant avait fait le même effet qu’une bombe atomique auprès de l’établissement. 

 

Michel Painchaud, professeur en musique à Armand-Corbeil durant plusieurs années, affirme que les élèves espéraient la retrouver et que certains menaient leur propre enquête. Il y avait beaucoup d’espoir. Regardant les nouvelles à tous les jours, des larmes se voyaient sur les joues des gens qui la connaissait. 

 

Selon Jean-François Mongeau, enseignant d’art à Armand-Corbeil, Julie a été son élève il y a 25 ans, l’année de sa disparition (1999). Les gens étaient choqués, ils trouvaient cela étrange et ont été accompagnés par des TES ou psychologues. Dans les classes, les gens étaient perturbés, car cet évènement tragique avait été très médiatisé. Les étudiants étaient inquiets. Il y avait peu de rumeurs, seulement des inquiétudes partagées. 

 

Remerciements : 

 

Un grand merci à Michel Painchaud et à Jean-François Mongeau pour leurs précieux témoignages qui ont été utiles pour la rédaction de l’article. 

 

Un énorme merci à ce cher Xavier Yannakis sans qui je n’aurais jamais eu le courage d’aller chercher ces témoignages ! Alors merci de m’avoir aidée et de m’avoir motivée. 

 

-Maëlie Labelle

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À propos de l'auteur(e)

2 thoughts on “La disparition d’une élève de notre école : Julie Surprenant

  1. Félicitation pour ta recherche, ta précision et pour l’ audace de publier un tell article. Cette lecture m’a fait revivre cette déchirante période de ma carrière.

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