Tarantula, l’obscène poésie

Joël Burri-Rochon, journaliste


« Il n’y a pas d’alcool dans la terre qui puisse empêcher votre cerveau de saigner »

-Tarantula

Bob Dylan est un poète et chanteur américain. Il a contribué au mouvement anti-guerre au début des années 60 avec des chansons d’influences comme Blowin’ in the wind ou The Times they are a Changin’. Ses textes et sa musique furent l’inspiration de nombreux adeptes tels que les Beatles, Neil Young ou Bruce Springsteen. Le magazine Rolling Stones a inscrit Dylan à la 2e postion dans la liste de plus grands artistes et son titre Like a Rolling Stone est inscrit à la première place dans la liste des plus grandes chansons.

En 1965, la voix d’une génération trahit son public en remplaçant sa guitare acoustique par une électrique. Robert Allen Zimmerman, alias Bob Dylan en a marre d’être perçu comme un chanteur engagé et de voir les gens si fermés d’esprit envers le changement de son. Il décide alors d’écrire un mémoire d’une dizaine de pages une fois isolé et loin des journalistes. Ses écrits lui serviront de base pour écrire une chanson légendaire: Like a Rolling Stone. Après que ce titre signe son adieu à la scène folk, Dylan commence à consommer des substances psychotropes et son écriture se tourne naturellement vers le surréalisme. Il décide en 1966 de continuer son mémoire de 10 pages et d’en faire un livre. Bobby affirme à un journaliste avoir écrit ce livre en moins d’une semaine, mais bon, il est épuisé, drogué, au bord de la paranoïa et adore faire marcher les reporters. Cependant, Dylan a un accident de moto après sa tournée mondiale. Notre caniche préféré en profite alors pour se reposer, aller en cure de désintoxication et terminer son livre qu’il publiera seulement en 1971 et intitulera Tarantula.

Tarantula est un livre expérimental de poèmes en prose (littérature n’utilisant pas de rimes comme la poésie traditionnelle). Mélange de surréalisme et de références folkloriques, Bob Dylan, arrogant comme jamais, nous montre sa vision du monde à travers une centaine de pages qu’il a qualifié lui-même de tas de vomi..

La forme

Le livre est séparé en petits chapitres d’une à trois pages chacun raconté par des personnages fictifs. Leurs noms sont la métaphore de ce qu’ils racontent. Pour ce qui est de l’écriture, nous n’aurions aucune misère à croire que Dylan l’a écrit en une seule semaine. Tout est spontané, presque improvisé et semble sorti de son ressenti. Tarantula se lit facilement et ne demande pas aux lecteurs de réfléchir. C’est votre subconscient qui fera le travail à votre place.

Le contenu

Au moment où j’écris cette critique, je suis sûrement en train d’écouter du Bob Dylan, mais ça, ce n’est pas important. Tarantula est une bombe sale, non, un ovni. Qu’est-ce qu’il raconte? La réponse est soufflée dans le vent. On pourrait dire qu’il s’agit d’une vision plutôt obscène du monde, mais la subtilité de son écriture en rend plus d’un perplexe. Je crois que Dylan a trouvé un alcool qui a arrêté de faire saigner son cerveau, son art. Tarantula (son tas de vomi) signe la fin de sa cuite.

Faire le point

Bref, un livre qui n’était pas censé en être un est difficile à critiquer. Je crois que ses points négatifs ne peuvent que le rendre plus intéressant. Si vous êtes une personne qui aime les intrigues et que vous vous posez plein de questions dans la vie de tous les jours, ce livre va se moquer de vous. Toutefois, si les mots « surréalisme » et « expérimental » vous parlent, je vous conseille de tenter l’expérience. Faites confiance à votre subconscient.

Si la musique de Bob vous intrigue, je vous déconseille de chercher ses titres sur YouTube. Vous ne tomberez que sur des reprises amateurs mis à part quelques titres.

-Don’t Think Twice, it’s All Right

-Subterranean Homesick Blues

-Like a Rolling Stone

 

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