L’art, toujours abstrait
L'oeuvre de David Hockney Portrait of an Artist (Pool with two figures)
Dans le journal Le Soleil, sous le grand titre « Une toile de David Hockney prête à briser un record », il était dit qu’une œuvre de cet artiste pourrait être vendue quatre-vingts millions de dollars. L’œuvre, représentant un homme dans une piscine et un autre au bord de celle-ci, avec comme fond une forêt et des montagnes, était affichée au-dessus du titre accrocheur. Après avoir été questionnées sur leur opinion, des personnes de mon entourage ont généralement répondu ceci : « C’est joli, mais je ne paierais pas un tel montant pour l’obtenir ». Qu’est-ce qui fait qu’un acheteur potentiel la veuille au point de dépenser presque cent millions de dollars? Pourquoi a-t-elle été exposée? Qu’est-ce que l’art exactement?
On définit naturellement une œuvre d’art réussie par un résultat artistique qui plaît, que ce soit par sa signification, par son aspect ou par sa ressemblance avec ce que l’on voulait illustrer. Mais la question n’est pas résolue : tout le monde n’a pas la même vision de ce qui est agréable à voir. Certains préfèrent les couleurs ternes et sombres, d’autres des teintes éclatantes, quelques-uns apprécient la sculpture tandis que leurs semblables préfèrent la peinture, et encore, il y en a plusieurs types. Si l’œuvre est abstraite, comment peut-on déterminer si cela ressemble à l’idée d’origine? Pour ajouter, l’art a plus d’une signification. De quelle façon pouvons-nous rejoindre un certain public quand les préférences sont aussi variées? Sylvie Pelletier, responsable des visites au Musée d’Art Contemporain de Montréal, dit qu’«évaluer une toile, c’est très personnel. Il n’existe pas de critères pour déterminer si un tableau est plus important qu’un autre. […] Les spécialistes évaluent l’originalité de la toile, mais aussi la personnalité du peintre et la place occupée par le tableau dans l’ensemble de son œuvre. » (Les DébrouillArts [Anonyme], Montréal, Publications BLD Inc., 2015, p. 24).
Le monde de l’art est régi par l’offre et la demande. Par exemple, la création artistique détenant le record vendue au plus grand montant est une sculpture orange représentant un ballon travaillé en forme de chien, comme nous voyons parfois les amuseurs publics en faire. Il s’agit de la sculpture Balloon Dog (Orange), de Jeff Koons. Elle a été achetée pour cinquante millions de dollars. Pourquoi a-t-elle fait fureur? Parce que les acheteurs potentiels y ont trouvé un côté intéressant, innovateur, ils l’ont appréciée. Un autre bon exemple est Composition ll en rouge, bleu et jaune, de Piet Mondrian. Cette toile, bien que simple et facilement reproduite, a une grande valeur, car il y a autre chose que le tableau qui a séduit le public : la façon dont un arbre a été déconstruit plusieurs fois avant d’être illustré par carrés et rectangles en rouge, bleu, jaune, noir et blanc, ainsi que l’innovativité de la toile. C’est l’idée qui est intéressante et elle affecte la manière dont les gens la voient. Il n’y a donc pas que l’apparence du tableau qui est prise en compte lors d’une critique artistique.
Il y a également autre chose qui régit le monde de l’art : la rareté et la nouveauté de la réalisation. En économie, plus une chose est rare, plus sa valeur est élevée, car il est plus difficile de s’en procurer une. Or, la vente et l’achat d’œuvres touchent l’économie. Si un artiste produit une réalisation d’un tout nouveau style, que cette réalisation est du jamais-vu, sa valeur augmente forcément. Attention! D’autres critères influencent la valeur de l’œuvre : comme mentionné plus haut, l’originalité, la réputation du peintre, les différentes techniques utilisées, etc. Il n’est pas toujours facile de se repérer, car l’art contemporain a certaines subtilités et décidément, peut être bien étrange… Plus une œuvre d’art est innovatrice et d’actualité, plus elle prend de la valeur. Il y a une certaine ressemblance avec la mode : un nouveau style prend le dessus, puis lorsqu’un autre apparaît, il devient moins populaire et c’est cet autre style qui prend la place du premier.
»Il y a de l’art dans tout. La chaise sur laquelle je suis assise, la bouteille d’eau que j’utilise, c’est de l’art. Il y a un designer derrière tout ça qui a dessiné, qui a conçu ces objets. Les arts visuels, mais aussi la danse, la musique… c’est de l’art et c’est vraiment ce qui nous distingue des animaux et fait de nous des humains. »
-Élaine Grignon
Élaine Grignon, enseignante d’art plastiques à l’école secondaire Armand-Corbeil, nous éclaire sur quelques questions. « L’art fait partie de nous, déclare-t-elle. Il y a de l’art dans tout. La chaise sur laquelle je suis assise, la bouteille d’eau que j’utilise, c’est de l’art. Il y a un designer derrière tout ça qui a dessiné, qui a conçu ces objets. Les arts visuels, mais aussi la danse, la musique… c’est de l’art et c’est vraiment ce qui nous distingue des animaux et fait de nous des humains. » Elle précise que l’expérience est le meilleur outil pour évaluer et apprécier une œuvre. « Si quatre autres enseignants en arts m’accompagnaient à un vernissage ou une exposition, nous aurions généralement les mêmes remarques, même si nous ne sommes pas identiques, car l’expérience que nous avons acquise nous permettrait de voir les mêmes points positifs et négatifs de chaque tableau » explique-t-elle. Elle dit également que la qualité de l’œuvre et l’appréciation de la personne qui l’évalue sont deux sujets bien différents : on peut ne pas aimer une toile, mais remarquer que la qualité de celle-ci est bonne, et vice-versa. « Les néophytes s’y confondent souvent, mais c’est une autre des choses que nous apporte l’expérience. Lorsque j’évalue un élève, les critères ne sont cependant pas les mêmes que lorsque je regarde le travail d’un artiste : quand il s’agit d’un de mes élèves, je sais ce qui lui a été demandé et je regarde non seulement cela, mais aussi l’originalité, la technique, l’application de ce qu’il a appris et le but ainsi que les compétences que cette tâche devait développer. » L’enseignante confirme que l’innovativité du produit entre grandement dans l’estimation de la valeur d’une réalisation artistique, tout comme le contexte historique auquel elle et son artiste sont liés. « Une image réussie a une exécution soignée, une belle qualité, une composition originale, un équilibre proportionné et répond aux critères recherchés », énumère-t-elle.
L’expérience, au cœur de la critique artistique, ne vient pas d’un seul coup, bien sûr. Elle est due au vécu, et donc, par conséquent, au temps. C’est en faisant plusieurs fois une action qu’on tire de l’expérience en la matière, voilà pourquoi l’expérience est si précieuse dans tous les domaines.
En conclusion, l’art nous entoure, bien que nous ne le remarquions pas toujours. C’est un sujet très large, général, qui englobe toute forme d’expression. L’art varie à chaque personne, car si certains vivent de ce beau concept, d’autres ne peuvent que l’admirer. Nous avons en chacun de nous une forme d’art qui nous est propre. Que nous soyons artistes ou simples admirateurs d’œuvres d’art, débutants, amateurs ou professionnels, nous avons un lien direct avec l’art dans toutes les sphères de nos vies.
Par Amélia Gélineau
Sources :
https://www.expertisez.com/magazine/comment-connaitre-cote-artiste
À propos de l'auteur(e)
Bon article!
J’aime bien ton article, il est très bien écris. Bravo ! 🙂
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J’ai beaucoup aimé cet article.
Superbe article!!
superbe article j’ai adoré