Les sept merveilles du monde Antique

L’humain fut doté d’une imagination à nul autre pareil. Encore mieux, il possède l’intelligence de concrétiser ces fantasmes, de les matérialiser et de les ancrer dans le réel. Elles étaient sept, si belles qu’elles ont symbolisé leur glorieuse époque affichant une beauté exceptionnelle. Mais comme chacun sait, il n’y a jamais que du bon. Six d’entre elles ont connu une fin tragique. Dans cette nouvelle édition du journal étudiant, il sera question des sept merveilles du monde antique; la pyramide de Khéops à Memphis, les jardins suspendus de Babylone, La statue chryséléphantine de Zeus à Olympie, le temple d’Artémis à Éphèse, le tombeau de Mausole à Halicarnasse, le colosse de Rhodes et le phare d’Alexandrie.

Attention : Il sera bien sûr impossible de détailler chacune des merveilles. Si l’une d’entre elles vous a intéressé, n’hésitez pas à aller approfondir vos connaissances sur le sujet. La curiosité n’est pas un bien vilain défaut après tout.

La pyramide de Khéops

 

Je vais moins m’attarder sur celle-là, car c’est la mieux et la plus connue parmi la population. 4500 ans plus tôt, la pyramide de Khéops (ou Akhet Khoufou), un tombeau construit pour le pharaon qui lui a donné son nom, Khéops. Il s’agit d’une pyramide à base carrée, situé sur le plateau de Gizeh en Égypte, qui a détenu le recors du monument le plus haut du monde jusqu’en 1311 de notre ère. En effet, elle culmine à 146 mètres de hauteur. Chacun de ces angles désigne un point cardinal. Elle a été revêtue de calcaire poli qui la faisait briller si bien qu’elle a eu pour appellation « la lumineuse ». Malheureusement, la dégradation de la pyramide fait que cela ne se voit plus tant. Sa construction fut extrêmement difficile. Sa structure se compose de plus de 2 millions de blocs de pierres taillés qui pèse chacun une tonne et demie. Il ne faut pas oublier que chaque pierre a dû être extraite, taillée et hissée à la bonne place et ce avec les moyens sophistiqués de l’époque. Rampes, système de poulie, transport sur le Nil ou encore mécanisme de halage, rien ne fut laissé au hasard par les ingénieurs.  Les théories les plus farfelus circulent sur sa construction allant de la contrefaçon aux extra-terrestres en passant par les Atlantes. Il n’en est rien évidemment. Des milliers d’ouvriers (pas des esclaves), des contre-maîtres qualifiés, une ingéniosité sans égale, une science développée, la mégalomanie d’un pharaon et des décennies (20 à 40 ans) ont vu se dresser un exploit. Cessons de nous sous-estimer, car nous avons nul besoin d’extraterrestre pour faire de grandes choses. Cela dit une hora de mystère entoure toujours les détails de son érection. D’elle, on ne sait quasiment rien, mais elle veille sur nous depuis des millénaires et c’est la seule des merveilles antiques à avoir survécu au passage du temps. Elle accueille un maximum de 300 visiteurs par jour en son sein. N’hésitez pas si vous passez en Égypte!

       

Les jardins suspendus de Babylone

Le récit des jardins suspendus ne peut être dissociée d’une fabuleuse histoire d’amour. Un texte d’un prêtre prénommé Bérose alloue la construction de ces jardins au Roi Nabuchodonosor II en 562 Av J.-C. Il les aurait fait ériger pour sa bien aimée Amytis originaire d’un pays montagneux et verdoyant dans l’actuel Iran de l’ouest, la Médie. Le relief plat et l’aridité de Babylone aurait rendu malheureuse et nostalgique la dame. Alors, le roi fit construire un jardin où son épouse pourrait se sentir chez elle et apaiser sa mélancolie. En revanche, l’existence même de ces jardins est incertaines. Les historiens manquent de sources qui les citeraient. Décrire les jardins comporte des difficultés; en effet, ce que les textes nous rapportent ne concorde pas toujours. Les auteurs se contredisent parfois, mais il y a certains points sur lesquels ils sont d’accord : 

1. Le fleuve Euphrate se situait à proximité permettant d’irriguer les plantes.

2. Des arbres trônaient sur des colonnades.

3. Les jardins forment une citadelle carrée dont chaque côté mesurait environ 120 mètres.

4. Des murs épais soutiennent la structure.

5. Des arcades incurvées structuraient le toit créé par les racines des arbres.

6. Il y aurait eu plusieurs terrasses.

7. On donne à la structure une vingtaine de mètres de hauteur. 

À ce jour, les ruines de ce jardin sont introuvables. Son emplacement fait débat. Si jardin il y a eu, ils doivent probablement se trouver près des palais royaux du Kasr.

La statue chryséléphantine de Zeus à Olympie

 

Sculptée dans l’or massif, dans l’ébène, dans les joyaux et l’ivoire, la statue chryséléphantine représenterait Zeus, le plus puissant et le roi de tous les autres dieux de la mythologie grecque. Cette œuvre se serait trouvée dans un temple à Olympie, la ville de Grèce antique où 40 000 personnes environ se réunissaient à tous les quatre ans pour les fameuses olympiades. En fait, le festival avait lieu sur ce site. Sa construction devait être menée à bien par le sculpteur Phidias au milieu du Ve siècle avant notre ère. Il y aura consacré 13 ans de sa vie. La statue montre Zeus assis sur un trône couronné d’olivier. Il tenait un sceptre dans une main où un aigle se perche et une victoire dans l’autre. Sa taille avoisinerait les 13 mètres. Strabon écrira : « la statue était si grande qu’il semblait que si elle se levait du trône, elle briserait le plafond. ». Malheureusement, seules les descriptions des auteurs permettent de nous la figurer, car il n’en reste rien une fois n’est pas coutume. En revanche, l’Homme n’est pas le seul responsable. Cette fois, Mère nature à jouer son rôle. Une série de tremblement de terre a fortement endommagé le temple.  Par la suite, à l’an 393, l’empereur romain Théodose Ier interdit les cultes païens en faveur du christianisme ce qui implique de fermer le temple. Par manque d’entretien, il tombe en décrépitude. Trois décennies plus tard, on ordonne que le sanctuaire soit détruit et brûlé. Cependant, la statue ne s’y trouvait plus à ce moment précis. Selon les sources de l’époque, elle aurait été dans un palais à Constantinople avec plusieurs autres statue païenne magnifique telle que l’Aphrodite de Cnide de Praxitèle. Ce palais a bien entendu flambé réduisant peut-être en cendre le travail de Phidias. J’insiste sur le « peut-être », car il se pourrait également que la statue ait été détruite pendant la révolte Nika qui a fortement dégradé les bâtiments en 532 (à peu près mille ans après la naissance de la statue). Quoi qu’il en soit, cette merveille est définitivement perdue pour nous.   

   

Le temple d’Artémis à Éphèse

 

« J’ai posé les yeux sur le rempart de la vaste Babylone surmontée d’une route pour les chars, sur la statue du Zeus de l’Alphée [à Olympie], sur les jardins suspendus [de Babylone], sur le colosse du soleil [à Rhodes], sur l’énorme travail des hautes pyramides [à Gizeh, en Égypte], sur le vaste tombeau de Mausole [à Halicarnasse] ; mais quand je vis la maison d’Artémis s’élevant jusqu’aux nues, ces autres merveilles perdirent leur éclat, et je dis : “Vois, hormis l’Olympe, jamais le Soleil ne vit si grande chose. » (Antipatros, poète du IIe siècle Av. J.-C.)

Considérée par plusieurs (dont moi) comme la plus belle de toutes les merveilles du monde, le temple d’Artémis se situe en actuelle Turquie. Cela dit, il est impossible de raconter l’histoire de cette œuvre si on ne glisse pas un ou deux mots sur la fondation de la Ville d’Éphèse. Au Xe siècle Av. J.-C., des Grecques, venus de l’Attique, se seraient installés à l’embouchure du fleuve Caystre fondant la ville d’Éphèse. Là-bas, ils auraient découvert un temple dédié à une déesse de la végétation (des plantes) locale qu’ils ont associée à leur propre divinité « Artémis ». 

 Artémis est la déesse grecque de la chasse, de la nature et des archers, protectrice des jeunes filles, des mères en train d’enfanter, des animaux sauvages et des nouveau-nés.

Les Éphésiens ont érigé jusqu’à trois temples pour honorer leur déesse protectrice, mais celui qui va construire la merveille qui passera à l’Histoire est un Lydien prénommé Crésus. En effet, après avoir conquis la ville en -560, Crésus voulait paraître pieux et gagner le respect des habitants en vénérant Artémis comme il se devait. L’édification durera près de 120 ans. Voici le résultat : 115,1 m de long pour 55,1 m de large avec un total de 127 colonnes d’inspirations égyptiennes sculpté dans le marbre. La mise sur pied d’un tel monstre a nécessité de transporter des tonnes de pierre provenant d’une carrière située à une douzaine de km. Un autre défit fut de monter les pièces aux bons endroits. Une légende affirme qu’un architecte du nom de Chersiphron désespérait de ne pas pouvoir encastrer le linteau si bien qu’il aurait pensé à se donner la mort, mais Artémis lui serait apparu pendant la nuit pour l’en dissuader. Le lendemain, le linteau était solidement et correctement imbriqué, miracle qui fut associée à Artémis elle-même. Aujourd’hui, il ne reste que deux colonnes comme unique vestiges de la grandeur passée. Le responsable de ce désastre est un humble fou, Érostrate, qui avouera (après avoir été torturé) qu’il avait brûlé le temple seulement pour qu’on se souvienne de lui à posteriori. Cela s’est produit en -356, à la nuit de naissance de Alexandre le grand.      

Le tombeau de Mausole à Halicarnasse

Notre histoire débute à Carie, région d’Asie mineur. Le tombeau de Mausole est un monument funéraire qui se trouve dans la ville de Halicarnasse ou la ville de Bodrum en actuel Turquie (cité qui a vu naître l’Historien Hérodote sans qui une bonne partie des informations de cette article n’auraient pas été là). Celui à l’initiative de ce projet est probablement Mausole, mais ce n’est pas sûr. La construction fut possiblement entamée par la reine Artemisia II, sœur et épouse de Mausole, à la suite de la mort de ce dernier. Elle n’aura que deux ans pour avoir l’idée, car elle rejoignit le roi dans la tombe. Ensuite, ce sont leurs successeurs sur le trône qui terminèrent le projet, le mausolée ne servant pas qu’à accueillir le corps du défunt; la tombe incarnait la force et le prestige de la lignée des Hécatomnides. Son érection a duré 7 ans. La conception du monument a été menée à bien par l’architecte Pythis avec l’aide du sculpteur Praxitèle cité plus haut. 

1. Une galerie délimitée par des colonnades 

2. Une pyramide à base carrée d’agrément

3. Une hauteur de 45 mètres, dimensions de 242,5 par 115 mètres

4. Un quadrige de six mètres de haut en forme du couple royal dans un carrosse tiré par quatre chevaux orne le sommet.

De nos jours, tout ce qu’il nous reste du mausolée sont ses fondations. La tombe en elle-même n’existe plus. La cause : plusieurs tremblements de terre et au XIIe siècle, les pierres des ruines ont été délogé pour édifier des bâtiments comme le château Saint-Pierre, créé pour les Hospitaliers (des religieux).  

Le colosse de Rhodes

 

La statue à l’apparence énigmatique d’Hélios, dieu grec du Soleil, construite au IIIe siècle avant notre ère se trouvait dans la ville de Rhodes. Elle trônait « peut-être » à l’embouchure du port de sa cité servant de repère pour les marins. La raison de sa mise sur pied s’explique par le fait que les habitants de la ville désiraient gratifier leur dieu protecteur. Il faut comprendre que Rhodes avait subi un long siège par les troupes macédoniennes d’une durée de plus d’un an et s’en était relevé victorieux. Le principal matériau utilisé fut le bronze (12 à 13 tonnes selon l’ingénieur Philon). Pour recueillir une telle quantité de métal, les Rhodiens ont dû vendre les armes et armures de l’armée adverse qu’ils avaient vaincue (anecdote plutôt marante si vous voulez mon avis). Celui qui a commandé l’érection du colosse se nomme Charès de Lindos en ayant en tête une statue formidable comme celle faite par Phidias à Olympie. La réalisation du colosse de Rhodes a nécessité une douzaine d’années d’effort. Cependant, beaucoup de zones d’ombre entourent la manière dont le titan de 30 mètres de haut fut bâti ainsi que son emplacement exact. De toutes les merveilles, c’est celle qui a eu l’existence la plus courte. En effet, elle a été détruite environ à son 50e anniversaire en -225 ou -226. Encore une fois, les tremblements de terre sont à blâmer. Les contemporains de cette époque s’accordent pour dire que la statue s’est fracturée au niveau des genoux. Des fonts ont été proposés pour relever le colosse, mais un oracle l’a déconseillé aux Rhodiens qui abandonnèrent les ruines. Lorsque la ville fut conquise par le général Mu Awiya Ier en 654, le démantèlement de la statue s’acheva et les restes furent envoyés en Siri où un ferrailleur acheta le bronze.

 Le colosse de Rhodes a inspiré la statue de la liberté. C’est grâce à elle que nous pouvons utiliser l’adjectif colossal, excellent synonyme de grand.

 

Le phare d’Alexandrie

 

Il a mené à bon port des milliers de navires qui mettait le cap sur l’Égypte. Outre son utilité pratique, le phare d’Alexandrie était reconnu pour sa magnificence. La ville fut fondée par un homme qui a marqué l’Histoire, Alexandre le Grand en -331. Fun fact : l’architecte de la ville d’Alexandrie se nommait Dinocrate de Rhodes. Il choisit de construire un port sur le delta du Nil pour l’avantage commercial que ça lui apporterait. En revanche, le relief plat et marécageux, les bancs de sable dur à apercevoir et les récifs rendait ce coin périlleux pour les navigateurs. La construction d’un phare s’imposait donc. L’emplacement fut minutieusement choisi. Le choix d’Alexandre le Grand s’est porté sur l’île de Pharos (ce qui a donné naissance au mot phare en lui-même). Ptolémée Ier commença l’édification en 280 Av. J.-C. Environ 23 tonnes d’argent furent employés ce qui correspond à un dixième du trésor royal de l’époque. Le phare s’élevait à 105 mètre et était visible à partir de 55 kilomètres de distance. Un feu entretenu en permanence avec de l’huile et du papyrus brûlait au sommet, sa lumière guidant les marins la nuit et sa fumée le jour. Une plaque de métal poli servait à réfléchir la lumière du feu la rendant encore plus brillante. Les terrasses du phare étaient ornées par des statues de Tritons soufflant dans une conque (peut-être était-ce un mécanisme qui faisait un bruit capable d’alerter les voyageurs les jours où la brume se levait). Ce phare, représentant la grandeur et la qualité des prouesses techniques antiques, n’a toutefois pas survécu au passage du temps. Devinez quoi! Toujours les tremblements de terre… La première restauration fut effectuée par Cléopâtre VII (celle que tout le monde connaît) au milieu du premier siècle avant notre ère. Cela n’empêcha pas le bâtiment de tomber en ruine. Les débris du phare servirent par la suite à ériger un fort en 1477.     

 

Leur légende leur a survécu malgré leur destruction et leur dégradation face aux ravages du temps. Tremblements de terre, vandalisme ou encore récupération des matériaux, six de ses chefs-d’œuvre resteront étrangers à notre regard. C’est pourquoi je vous invite à chérir les merveilles du monde actuelle et pensez aux gens qui peupleront la Terre bien après notre mort à tous. Avons-nous vraiment envie qu’ils déplorent la destruction des endroits que nous nous plaisons tant à visiter et à admirer aujourd’hui? Il n’y aura jamais trop de beauté. Merci d’avoir lu et n’oubliez pas que si ce sujet vous a intéressé, un article complémentaire sortira éventuellement sur les sept merveilles du monde moderne et qu’il est possible de se renseigner plus avant sur chacune des merveilles que j’ai évoqué.           

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